Les élections présidentielles maliennes sont prévues le 29 juillet 2018. Quasi-candidat à sa propre succession, le président Ibrahima Boubacar Keita dit IBK, 73 ans, fait durer le suspens sur son vrai désir de se représenter.
En attendant, c’est à Soumeylou Boubèye Maïga, 64 ans, nommé premier ministre depuis le 30 décembre 2017 , qu’échoit la tâche de mobiliser les troupes en vue d’une campagne peu évidente à cause d’un bilan sécuritaire “désastreux” selon les chancelleries occidentales et d’une économie sinistrée.
Face au président IBK, l’on retrouve d’une part les opposants classiques, à l’instar d’un Soumaila Cissé, 69 ans, chef de l’opposition et patron de l’Union pour la république et la démocratie (URD).
S’il reste l’un des ténors de la scène politique malienne, l’ancien haut commissaire de l’UEMOA a tout intérêt à se réconcilier avec une jeunesse malienne assoiffée d’alternance politique et de profils neufs. Sur ce chapitre, l’on voit en effet l’arrivée des postures technocratiques sur la scène politique. C’est le cas de Hamadoun Touré, 65 ans, qui a marqué son baptême de feu en début d’année par des affiches géantes sur la route de l’aéroport.
Autre profil nouveau, celui de Modibo Koné, 57 ans, haut cadre démissionnaire de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), qui vient de marquer son entrée en politique, début mars, par une démonstration de forces qui a vu 35 000 militants réunis dans un meeting au stade Modibo Keita aux couleurs de “Mali Kanu”, un mouvement politique implanté dans les différentes régions du pays et qui a enregistré le ralliement de 11 députés.
A la différence du banquier et ancien ministre des Finances, Igor Diarra , 53 ans, et des anciens premiers ministres Cheikh Modibo Diarra, 66 ans, Moussa Mara, 43 ans et Oumar Tatam Ly, 54 ans, tous remerciés ou poussés à la démission, Modibo Koné n’a jamais fait partie d’un gouvernement.
De ce fait, le spécialiste du financement des projets d’infrastructures à la BOAD constitue avec Hamadoun Touré, ancien patron de Smart Africa et conseiller du président Paul Kagamé, les vraies nouveautés d’un scrutin qui s’annonce plus ouvert que jamais.
Les deux technocrates appartiennent à une même plateforme comprenant entre autres, Moussa Mara, le très médiatisé général Sinko Coulibaly, 44 ans, officier en réserve qui a claqué la porte du camp IBK sans se départir toutefois de son passé du premier des soutiens de l’ex-chef de la junte malienne Hamadou Haya Sanogo.
Autre membre de la plateforme, Aliou Boubacar Diallo,59 ans, fondateur et président d’honneur du parti ADP- Maliba, Kalfa Sanogo , maire de Sikasso, Jeamille Bittar, président du Mouvement Citoyen-Alternative-Travail-Transparence (MC-ATT) et Moussa Diawara “Baty”, général de brigade aux ambitions hautes comme les collines de Koulouba.