Il est à la tête à la Primature il y a seulement quelques mois, mais avec lui, la marche des affaires de la nation a du coup pris une allure rythmée, à telle enseigne que même les plus sceptiques commencent à pointer quelques signes positifs. Lui, c’est le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, connu pour son feeling politique. Un style de gestion somme tout bénéfique pour un IBK décidément bien relancé en cette fin de mandat, pour sa propre succession à la tête de l’Etat.
Si, en définitive, ils étaient très nombreux, dans l’entourage d’IBK, à miser sur l’arrivée de SBM à la Primature, c’est bien parce qu’ils savaient que cet homme, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, était décidément bien capable d’imprimer un rythme cadencé à la gestion des affaires publiques, et surtout à un moment où la coupe commençait à être débordée. Eh bien ! Ils n’ont pas eu tort: dès sa nomination à ce poste il y a seulement quelques mois, SBM, comme on l’aime à l’appeler dans la presse, a déjà marqué le coup en alliant vitesse, rigueur et efficacité pour donner un véritable coup d’accélérateur à la marche de l’Etat.
Dans un style qui lui est propre, SBM, en si peu de temps, a défini ses grandes priorités, après avoir reçu du président IBK, dès le premier conseil des ministres inaugural du nouveau gouvernement, une feuille de route détaillée, dont les axes principaux s’articulent autour de la présidentielle de 2018, la sécurité et l’amélioration de la qualité du service public. Une fois les priorités expliquées et partagées avec les acteurs nationaux, aussi bien étatiques que du côté des forces vives de la société, SBM n’a pas hésité à prendre son bâton de pèlerin pour sillonner des kilomètres tant au Mali qu’à l’extérieur du pays, pour trouver les moyens de consolider ses actions à la tête du pays.
C’est d’ailleurs, animé par cet esprit de terrain, qu’il a effectué, en tant que chef de l’administration, l’une de ses premières sorties publiques dans la région de Mopti, une zone fortement sous pression, avec la résurgence d’attaques terroristes meurtrières. C’est là où il a fait une forte déclaration politique en faveur de la tenue de la prochaine présidentielle, en annonçant publiquement, en prenant en témoin toute la nation, la date symbolique de ces échéances politiques. Au-delà de la symbolique de cette annonce officielle, le Premier ministre, également homme de dossier et pétri d’un sens parfait de l’Etat, en a profité de cette visite de terrain pour réaffirmer à la face du monde la volonté de l’Etat de marquer durablement et progressivement la présence de l’Etat sur le territoire national, y compris les zones jadis abandonnées à elles-mêmes, à cause de l’insécurité grandissante.
Une reprise en main du terrain qui ne peut pas se faire sans une montée en puissance des forces de défense et de sécurité. En effet, le nouveau PM l’a dit et répété : les FAMa reprendront l’initiative là où il faut pour pourchasser les groupes terroristes. Déjà, les signes de la montée en puissance des troupes maliennes sur le terrain est un fait palpant. Depuis qu’il a été nommé PM, Tout le monde savait, en raison de sa connaissance particulière des intrigues sécuritaires, que SBM allait marquer le coup sur ce terrain. Ancien ministre de la Défense, et homme de renseignements pendant de longues années, SBM connait tactiquement les menaces, surtout nouvelles, qui guettent le pays et la sous-région.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard qu’en dehors de l’Algérie, où il a effectué sa première visite à l’extérieur du pays, qu’il s’est récemment rendu au Maroc, d’où il a conclu avec les autorités chérifiennes de nombreux accords, dont l’un des plus spécifiques, jamais noué entre le Mali et le Maroc, et qui concerne la sécurité et la défense. S’il s’est décidé à nouer un tel accord avec ce pays, c’est parce qu’il est conscient du rôle que le Maroc joue en cette matière dans la sous-région ouest-africaine, voire en Afrique. Voilà en plus des relations commerciales à consolider, SBM vient de créer, au cours de la visite de travail qu’il vient de boucler au Maroc, un nouveau axe de coopération militaire avec ce pays qui pourra aider le Mali dans la voie de la sécurisation de son territoire et de ses populations.
Comme si cela ne suffisait pas, SBM est également dans la dynamique de galvaniser les énergies créatrices des forces vives de la société, auprès de qui il est en train de sceller une sorte de partenariat actif pour la résolution des problèmes nationaux. Qu’il s’agisse des acteurs politiques, avec lesquels il a eu des entretiens séparés, indépendamment du clivage politique, ou qu’il s’agisse des acteurs de la société civile; religieux, chefs traditionnels, syndicalistes et institutions de la République, SBM, depuis qu’il a été nommé chef de gouvernement, a élargi la base des discussions sociales en vue de renforcer la confiance entre les divers acteurs nationaux.
Le rythme de vivacité politique qu’il a rythmé à la marche de l’Etat, et qui fait qu’aujourd’hui les choses bougent, n’est pas sans rapport avec le savoir-faire de l’homme qui, qu’on l’aime ou que l’on ne n’aime pas, sait bien maîtriser les leviers publics et officiels pour mieux défendre les intérêts de l’Etat. Ce n’est pas trop tard qu’il a été nommé à ce poste, bien ingrat où bien d’autres avant lui ont laissé des plumes, avertissent déjà bon nombre d’observateurs, parce qu’il est évident que SBM saura faire bouger les lignes pour engager le président IBK vers de nouvelles conquêtes politiques pour le confort du Mali.