Le Premier ministre, Soumeylou Boubèye MAIGA (SBM), a rencontré, le samedi dernier, à l’hôtel Maeva Palace, des responsables des organisations faitières de la jeunesse du Mali. Au cours de cette rencontre, il a été encore été ferme, quant à la détermination du gouvernement de tenir des élections crédibles, transparente en 2018.
Au présidium, le Premier ministre avait à ses côtés, le ministre de la Jeunesse et de la construction citoyenne, Amadou KOITA, et le président du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ-Mali), Satigui SIDIBE. La rencontre a également enregistré la présence du ministre Ben KATTRA, du Secrétaire général de la présidence, du ministre des Droits de l’homme ainsi que des responsables des services publics…
À bâton rompu, le Premier ministre et les responsables des organisations faitières de la jeunesse ont échangé sur les questions relatives au chômage, à l’éducation, à la formation, à la sécurité, à l’organisation des élections de 2018, à la question du genre, etc.
D’entrée de jeu, le Premier ministre a brossé le contexte politique et sécuritaire de notre pays marqué par l’insécurité dans le nord et centre du pays ainsi que le débat sur l’organisation de la présidentielle de 2018. Il a ensuite expliqué que l’objectif de la rencontre était d’échanger sur ces questions d’intérêt national et par la même occasion de s’enquérir des préoccupations et des attentes des jeunes.
Le PM a fait un bref aperçu sur les programmes du gouvernement en faveur de l’épanouissement des jeunes du pays, à travers l’éducation et la formation des jeunes.
Confirmant l’intérêt du gouvernement à ce secteur, le Premier ministre a affirmé que l’année dernière, l’État y a investi 37 milliards de FCFA seulement au titre des frais de scolarité, de bourse et trousseaux. En dépit de ces efforts, les familles et les apprenants sont confrontés aux contraintes d’accessibilité à l’école, a déploré SBM. Selon lui, les établissements secondaires publics sont très souvent éloignés des apprenants. À cause de cette situation, certains parcourent plusieurs kilomètres avec des contraintes énormes de se rendre à l’école, a-t-il déploré. Se sentant touché par cet état fait, le chef du gouvernement a annoncé des actions d’assouplissement dès la rentrée scolaire prochaine. Ces actions vont se matérialiser notamment par le rachat de bâtiments publics pour en faire des lycées publics à Bamako et à l’intérieur du pays, a martelé M. MAIGA. La finalité de ces mesures est de multiplier les établissements secondaires, a-t-il déduit.
IBK est le président qui a le plus aidé à l’émergence de la jeunesse sous l’ère démocratique
Interpellé également sur la question de la citoyenneté de la jeune génération, le Premier ministre a conseillé les jeunes à se consacrer à leur formation. Celle-ci, estime-t-il, est la principale voûte de la réussite de tout citoyen et du développement d’un pays. Une jeunesse peu formée est à la merci de toutes les tentations, de mésaventure, de manipulation…
« Si vous ne vous instruisez pas, si vous ne vous engagez pas dans la politique, nous serons à la merci des contre élites. Cela sera très grave pour le Mali », a-t-il assené. C’est cette situation qui a failli arriver au pays en 2012 avec le coup d’État signé par la junte dirigée par Amadou Aya SANOGO. En 2012, le Mali a été renversé sur la tête, a déclaré SBM qui garde toujours le mauvais souvenir de cet événement.
Abordant la question de l’organisation de la présidentielle, le chef du gouvernement a exhorté les jeunes à plus de responsabilités, au sens élevé du patriotisme et du devoir citoyen en les invitant à participer massivement aux futurs scrutins de 2018. Il leur a également demandé de faire le choix éclairé lors de ces élections en refusant tout achat de conscience.
« Pendant les élections, si vous avez accepté l’argent des politiques, une fois les élections terminées, votre transaction est finie comme dans un contrat. Donc, après les élections, vos voix n’ont plus d’exigence », a déclaré le Premier ministre. Profitant de cette question, il a réagi à des propos de certains de leurs adversaires politiques qu’il qualifie de ‘’marchands d’illusion’’. Selon le Premier ministre, ils n’ont de savoir-faire que de critiquer. Ils font comme si IBK n’a rien fait pour le pays et sa jeunesse. Et pourtant, a-t-il relevé, depuis 1991, aucun président n’a fait autant pour la jeunesse mieux qu’IBK dans ce pays. Par ailleurs, à part de critiquer le régime, ils ne proposent aucune alternative crédible pour le pays, a-t-il martelé.
« Il n’y a pas d’alternative crédible à cet Accord, tous les gens qui disent qu’il faut sortir de l’Accord, ils ne disent pas ce qu’il faut faire en échange. Ils pensent également que les conditions sécuritaires ne permettent pas de tenir les élections. Là aussi, ils ne proposent rien de crédible sauf que la stratégie qui leur permettrait d’être au pouvoir sans passer par les élections. Cela est anti-démocratique et nous n’allons pas nous inscrire dans cette combine », a déclaré le chef du gouvernement, tout en rappelant qu’à la veille de chaque élection, ce sont les mêmes personnes qui haussent le ton contre la tenue des élections avec les mêmes arguments.
« Quoi qui arrive, les élections vont se tenir à date et le gouvernement travaille par conséquent à cela. Nous allons organiser les élections même avec un seul candidat », a rassuré le chef de l’exécutif.
L’audit du fichier électoral
Se prononçant ensuite sur les démarches en cours pour la bonne tenue de ce scrutin, il a fait le point de l’opération de révision exceptionnelle des listes électorales en vue de tenir compte des nouveaux des nouveaux majeurs. Le Premier ministre affirme être resté sur sa faim, par rapport à cette opération, parce que n’ayant pas mobilisé grand monde. En effet, le processus bouclé le 6 mars dernier n’a pu enregistrer que 200 000 jeunes sur une estimation d’un million de nouveaux majeurs qui allaient représenter 20 % de l’électoral en 2018.
Également sur la demande de l’opposition, le gouvernement a sollicité l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) pour faire l’audit du fichier électoral, selon le PM. Cette action démarrera à partir du 25 avril prochain, a précisé le chef du gouvernement. Cet audit en principe devrait mettre fin aux débats sur la fiabilité du fichier électoral largement mise en cause par l’opposition politique.
De plus, il a exprimé l’intention du gouvernement de doter chaque bureau de vote de tablette pour vérifier l’identité des électeurs en vue de minimiser le risque de fraudes basées sur l’identité. Sur ce sujet, aucune décision n’est encore actée par l’État. À côté de cette initiative, le gouvernement est également prêt à prendre en charge les délégués de l’opposition et de la majorité dans les différents bureaux vote. Cette mesure aura au moins l’avantage d’avoir les délégués de l’opposition et de la majorité dans tous les bureaux de vote.
Quant à la sécurisation du processus, il a répondu que l’armée est en train de monter en puissance pour contrôler les localités considérées comme le nid des terroristes. En même temps, il a rassuré que l’administration se déploie progressivement dans ces zones.