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Protection des données à caractère personnel: l’APDP en guerre contre les vidéosurveillances anarchiques
Publié le lundi 12 mars 2018  |  Info Matin
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10 mars 2016-10 mars 2018, il y a deux ans, jours pour jour, que l’Agence de protection des données à caractères personnels, lançait ses activités dans notre pays. Pour marquer cet anniversaire, la direction de l’APDP a offert, samedi dernier, un déjeuner aux hommes de médias à « l’Escale Gourmande », à l’ACI2000.
Ce déjeuner de presse a été une occasion pour le Président de l’institution, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim HAÏDARA, de sonner de la croisade contre toutes formes de transgressions de la loi en matière de protection des données personnelles, notamment le cas des caméras de surveillance qui font légion à Bamako.

Le 10 mars 2016, date du lancement solennel des activités de l’APDP, marque la croisade contre toutes formes de transgression de la loi en matière de protection de données personnelles dans notre pays. Après deux ans de fonctionnement, samedi dernier, l’heure était au bilan des activités et à la problématique relative aux régularisations et autorisations des traitements personnels, notamment la vidéo surveillance, aujourd’hui, mise en œuvre par de nombreuses structures et qui est en déphasage avec la législation en vigueur.
Le samedi 10 mars 2018, le président de la structure, M. Oumarou Ag Mohamed Ibrahim HAÏDARA et ses collaborateurs ont déjeuné avec la presse autour de la question de la protection de données personnelles. C’était à l’ex espace Bouna sis à l’ACI 2000 en présence de plusieurs invités.
Dans son intervention, le président de l’APDP a fait savoir cette décision, s’inscrit-elle dans une logique de resserrement des relations entre l’institution et les médias, prônée depuis maintenant un an. Selon lui, l’Autorité a des missions en partage avec les médias qui sont en lien avec la promotion des droits humains, une composante essentielle de la démocratie et de l’État de droit.
S’il est admis que la presse est « le chien de garde de la démocratie », l’APDP, selon son président, l’est autant pour la protection des données personnelles et la préservation de la vie privée.
« La personne humaine étant sacrée, sa vie privée en conséquence se doit d’être préservée à tout prix », a-t-il prévenu.
L’avènement du numérique, a-t-il fait savoir, a plongé le monde dans une spirale de collecte frénétique et illégale d’informations nominatives, utilisées à des fins aussi obscures que stratégiques. Selon lui, aucune branche d’activité n’y échappe malheureusement, tant sont alléchants les profits et énormes les enjeux. Ainsi, a-t-il fait constater, des centaines de millions d’individus, à travers le monde, pâtissent de ces violations sans cesse croissantes, sous l’œil complice des multinationales et des entreprises du crime.
Sans vouer aux gémonies les Technologies de l’Information et de la Communication qui sont de nos jours incontournables, il a, toutefois, reconnu que certains usages qui en sont faits heurtent la conscience. Comme pour donner raison à Rabelais qui disait, à son époque : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Selon lui, la bataille pour la protection des données personnelles ne saurait être menée en dehors des médias, maillons essentiels de la chaine de l’information et de sensibilisation.
Lors de cette journée à la fois commémorative et communicative, le président de l’APDP a dressé un bilan des activités de la structure, marqué par des constats de manquement dans la loi 2013-015 du 21 mai 2013, mais aussi par le rappel des résultats auxquels est parvenue l’Agence.
Ainsi, après deux ans existence, l’APDP, selon ses responsables, peut se targuer d’avoir réalisé l’essentiel des activités inscrites à son programme. Outre les deux sessions ordinaires, l’Autorité a tenu courant 2017 quatre sessions extraordinaires au cours desquelles elle a délibéré sur des demandes d’autorisation, des déclarations introduites par plusieurs services de l’administration, ainsi que des structures de la place (établissements bancaires et financiers, Assurances, sociétés de téléphonies, entreprises
diverses). Il ressort des propos de son président que l’APDP, dans le cadre de sa croisade contre les violations diverses de la loi en matière de protection des données, a déjà infligé une amende de 15 millions CFA à une société de la place convaincue de violation de données personnelles. Elle a aussi émis un avis sur le projet de loi relatif à la vidéosurveillance sur la voie publique et les lieux ouverts au public, porté par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Pour atteindre ses objectifs, au-delà des rencontres d’information et de sensibilisation, l’APDP a organisé des séances de formation à l’intention des personnes venues des structures relevant des secteurs étatiques et privés ainsi que les organes de presse.
Toujours dans le cadre de la sensibilisation, l’APDP a initié 300 jeunes aux concepts et aux techniques de protection de données personnelles, organisé des rencontres avec des acteurs régionaux et des vidéoconférences. Aussi, des séances de travail avec l’Association professionnelle des banques et établissements Financiers (APBEF) et l’Autorité malienne de régulation des télécommunications NTIC et Poste (AMRTP) afin de permettre
aux cadres de s’approprier la loi en vue de la mise en conformité de leurs traitements.

Par Abdoulaye OUATTARA
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