Suite au sit-in organisé, lundi dernier, par les travailleurs de la Pharmacie populaire du Mali, à l’initiative du comité syndical de la boîte, pour dénoncer la collaboration difficile avec le nouveau PDG, la direction de l’entreprise est finalement sortie de sa réserve. Elle indique que les travailleurs ont été manipulés par le DAF et son trésorier pour tenter de couvrir leur mauvaise gestion des finances de la PPM. Ainsi, un audit interne du fonds social fait ressortir des malversations financières portant sur plusieurs dizaines de millions de francs CFA. Déjà, l’affaire fait l’objet d’une poursuite judiciaire.
C’est à la suite d’un Audit interne initié en 2017 initié par le Président Directeur General de la PPM, le Dr Moussa Sanogo, qu’il a été prouvé que les sous du fond social ont été chamboulés de plus d’une centaine de millions à la pharmacie populaire du Mali (PPM). Et ce fond social, selon nos sources, couvrait la période du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2016. C’est une somme qui représente les 5 % de bénéfices affectés au personnel pour lui permettre de faire face à des problèmes sociaux, a précisé une source proche du dossier. Dès que l’Audit a été enclenché, certains travailleurs de la PPM ont opposé une résistance farouche aux décisions de la hiérarchie.
Ainsi, la protestation des travailleurs le lundi dernier, qui faisait suite à la décision de relèvement du Directeur administratif et financier et le trésorier de leur poste, par le PDG de la PPM, une semaine plutôt, rentrait dans cette logique, indique-t-on. Le motif de remplacement de ces deux responsables n’est autre que des soupçons de détournement du fonds social qui pèse sur eux, selon nos sources.
La hiérarchie, selon nos sources, avait même souhaité discuter avec les deux responsables mis en cause afin de trouver des solutions idoines l’amiable avec les accusés qui avaient, du reste, reconnu publiquement les faits à eux reprochés devant le comité de gestion du fonds et le Patron de la boîte. Mais seulement, les intéressés n’ont pas voulu, regrette-t-on, collaborer jusqu’au bout. Toute chose qui a vite entamé la confiance entre les parties et fait capoter ce processus. Or, nous rapporte-t-on, cet engagement par écrit pouvait être une avancée notable dans la recherche de solution au problème.
Selon des sources proches de la hiérarchie de la PPM, c’est cette mauvaise foi affichée par le DAF, qui a poussé l’affaire devant les tribunaux afin d’établir toute la vérité sur les faits.
Selon les résultats de l’audit réalisé, on note des cas de surfacturation, par exemple l’achat d’un coffre-fort de 130. 000 F, à 630. 000F plus des faux documents établis par le DAF et son Complice Bakary Tangara, non moins trésorier.
Même les véhicules personnels ont été mis en règle sur ce fonds social, selon les résultats de l’audit. Le hic, c’est que le DAF a signé un état de paiement au nom d’un certain Abdrahamane Tounkara, ancien directeur général de la PPM, le 23 février 2015, justifiant des frais de pèlerinage en 2016 portant sur la somme de trois millions de francs CFA, alors que l’intéressé lui-même nie avoir jamais été à la Mecque.
Le Dr Moussa Sanogo, président directeur général de la pharmacie populaire du Mali a été, pour rappel, choisi en 2016, à la suite d’un appel à candidatures à la tête de cet établissement public à caractère industriel et commercial. La PPM est la centrale d’achat de tous les médicaments, équipements et autres produits de santé pour le secteur public. Dès sa désignation, à ce poste, le nouveau PDG de la PPM devait faire face à des difficultés financières à la PPM avec sept milliards et demi de créances client, quatre milliards de dette en banque et aussi des immobiliers qui étaient dans un état de dégradation terrible : les chambres froides étaient arrêtées à Bamako et dans les régions ; les 80 % des véhicules, qui sont chargés de transporter les médicaments étaient dans un mauvais état… C’est dans ce cadre que le PDG a engagé une série de réformes. Des réformes qui coïncidaient, dans un premier temps, avec beaucoup départs à la retraite. Parce que le personnel était vieillissant. Donc, il faillait nécessairement faire face à des recrutements par voie de concours des jeunes comptables spécialistes en commerce international, des jeunes pharmaciens et autres qualifications pour aider à relever les défis de la pharmacie populaire du Mali (PPM), mais aussi à engager les processus de modernisation de la société, nous a confié nos sources.
Le PDG a également fait des plaidoyers auprès des partenaires afin d’aider la PPM. Les projets de construction des entrepôts modernes en cours Bamako, Koulikoro et Kayes relèvent de ces efforts. Les capacités de stockage de la PPM, indiquent nos sources, étaient dépassées au point que l’entreprise faisait recours aux magasins loués au niveau de Sotuba pour pouvoir stocker ses produits.