Fédérer les principaux acteurs du numérique au Mali afin de faire ressortir des recommandations et des bonnes pratiques permettant à notre pays de relever le défi de compétitivité sur le plan régional et international et de contribuer davantage à mobiliser des ressources et investissements pour une croissance soutenue de notre économie particulièrement celle du numérique, tel était l’objectif visé de l’atelier de normalisation et la professionnalisation du secteur numérique organisé le vendredi dernier à l’hôtel Radisson Blu. L’une des recommandations fortes de cet atelier a été la création d’un Conseil National du Numérique avec des missions spécifiques.
Le Ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, M. Arouna Modibo Touré, a présidé le vendredi 09 mars 2018, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de normalisation du cadre et de la professionnalisation des acteurs pour l’assainissement du secteur numérique. C’était en présence des représentants de certains départements ministériels, du président du Conseil National du Patronat du Mali, M. Mamadou Sinsin Coulibaly, de l’AMRTP, de la HAC, des partenaires du développement numérique, etc. Un atelier organisé par le Ministère de l’Economie Numérique et de la Communication, en partenariat avec l”Association des Sociétés informatiques du Mali (ASIM-Mali), avec l’appui de l’Autorité de régulation des télécommunications, TIC et Poste- (AMRTP).
L’objectif de cet atelier était de fédérer les principaux acteurs du numérique au Mali afin de faire ressortir des recommandations et des bonnes pratiques permettant à notre pays de relever le défi de compétitivité sur le plan régional et international et de contribuer davantage à mobiliser des ressources et investissements pour une croissance soutenue de notre économie particulièrement celle du numérique.
Dans son discours, le président de l’ASIM (Association des Sociétés Informatiques du Mali), M. Mohamed Diawara, a tout d’abord mis l’accent sur l’importance de cet atelier qui permettra de poser les jalons d’un travail concerté afin de résoudre les problèmes récurrents auxquels le secteur numérique est confronté. Dans ce sens, il a salué l’implication du Ministre Arouna Modibo Touré pour l’assainissement du secteur.
Aux dires du président de l’ASIM, la régulation du secteur tient tout d’abord à la définition des concepts, la spécification des produits et services, l’identification et la catégorisation des intervenants pour bannir à jamais la concurrence déloyale. Pour cela, M. Mohamed Diawara a invité les décideurs maliens à veiller à ce que le Mali dispose au plus tôt d’une expertise nationale confirmée dans le numérique.
”Nous devons faire preuve de vigilance. Je plaide pour la mise en place d’un Observatoire du numérique comme premier outil du Conseil national du numérique, qui aura une mission de surveillance et de témoignage, informant les acteurs de l’état d’évolution des technologies, des normes et pratiques, des réflexions engagées et débats en cours, des pistes de solution explorées, des opportunités à saisir, des dérives constatées, des partenaires disponibles, etc.”, a souligné le président de l’ASIM dans son intervention.
Dans son discours d’ouverture, le Ministre de l’Economie numérique et de la Communication, s’est beaucoup penché sur l’importance de l’atelier, car, a-t-il dit, personne ne viendra assainir le secteur numérique à notre place. Aussi, M. Arouna Modibo Touré a mis l’accent sur les efforts déployés par le gouvernement dans ce sens. A travers l’adoption d’une politique nationale des TICS, élaborée en 2005, ou encore le plan numérique Mali 2020, adopté en juin 2015, le gouvernement a manifesté sa volonté de développer un secteur numérique fort, compétitif, pourvoyeur d’emplois et répondant aux besoins de modernisation et de développement. Pour cela, des bases nécessaires ont été posées pour un écosystème numérique stable et durable. Cette vision stratégique s’est réaffirmée, en 2014, par la création d’un département ministériel spécialement dédié à l’économie numérique et aux nouvelles technologies.
Malheureusement, il a été constaté que depuis une vingtaine d’années, le secteur est confronté à un sérieux problème d’assainissement, et évolue dans un cadre inapproprié, avec des difficultés de plusieurs ordres : réglementaire, professionnel, organisationnel.
Avant de terminer, le Ministre Touré s’est appesanti sur les difficultés du secteur. Des difficultés qui sont à la base d’importantes pertes de ressources financières pour l’Etat, entraînant aussi un déséquilibre structurel de la concurrence et, pire, qui affectent l’image des professionnels du secteur, du fait des pratiques anormales des acteurs de l’informel.
La fin des travaux a été marquée par l’adoption de plusieurs recommandations. Entre autres : la création d’un organe consultatif regroupant les représentants de tous les acteurs de la société de l’information. Il pourrait se dénommer : ” Conseil National du Numérique ” avec pour mission de s’imprégner des grands chantiers de la transition et de l’instrumentation numériques et de donner des avis sur l’orientation politique, sociale, culturelle ou tout autre sujet relatif au domaine et à la transformation digitale.
Aussi, les participants ont recommandé l’accélération du processus d’adoption et de promulgation des lois ainsi que la prise des décrets et arrêtés favorisant le développement de l’économie numérique à travers la relecture et/ou l’adoption d’une nomenclature précise des produits, services numériques et des métiers ; la définition des compétences et conditions nécessaires à l’exercice des activités professionnelles dans le secteur.
Autres recommandations, l’harmonisation des textes régissant le secteur des TIC à travers l’édition d’un recueil complet en un “Code Numérique” régulièrement mis à jour ; la formulation et le développement du concept de la ” souveraineté numérique “, pour faire plus appel aux expertises nationales dans la réalisation d’ouvrages stratégiques ; la mise en place un mécanisme de financement des projets de Développement du Numérique ; le plaidoirie auprès des institutions internationales pour un Accès universel équitable au profit des pays n’ayant pas un accès direct au câble sous-marin afin de combler le fossé numérique ; orientation du financement du numérique vers les secteurs prioritaires identifiés, etc.
Cette cérémonie a débuté par la projection d’un diapo introductif de M. Mamadou Diallo Iam.