Le collectif des femmes et épouses des compressés de l’huilerie cotonnerie du Mali (Huicoma) était face à la presse le samedi 10 mars dans la salle de conférence de l’hôtel Onomo. C’était sous l’égide de leur président Touré Djougal dite Mama Cissé.
« IBK, la promesse est une dette. Les veuves et orphelins de l’Huicoma vous sollicitent pour leur plan social », peut-on lire sur une banderole. Dans un discours sans document mais avec plein d’émotion, la présidente du collectif Touré Djougal dite Mama Cissé a narré l’historique de la situation. L’accord de cession, explique-t-elle, prévoyait l’élaboration d’un plan dans un délai de soixante jours et le non licenciement sauf pour faute grave jusqu’à dix huit mois. L’acquéreur dès son arrivée n’a pas présenté un document, il commencé à licencier les travailleurs, a-t-elle déploré. Pendant ce temps, l’Etat n’a pas bougé le petit doigt. Non contents de cette situation, les travailleurs ont décidé à l’époque d’observer la grève de la faim. C’est dans ce contexte que sur demande des chefs coutumiers et religieux, le président de la République d’alors, Amadou Toumani Touré a puisé 2 milliards cent mille Fcfa dans la caisse de solidarité nationale pour offrir aux compressés de la boite.
Le président de la République interpellé !
Le collectif fustige le mensonge de Racky Talla. Avec beaucoup de renfort médiatique, la ministre de la fonction publique, lors d’une conférence de presse, a déclaré que « l’Etat ne doit rien aux compressés ». Seules vingt six personnes admises à la retraite en 2002 auront droit à quelques choses au motif que ceux-ci n’ont pas bénéficié de l’âge de prolongation à la retraite. Ces propos cruels ont coûté la vie à une personne, a-t-elle affirmé. Ce qui est contraire au plan social, dont elle s’était engagée à mettre en œuvre lors de son déplacement à Koulikoro. Par son comportement, Racky Talla a voulu « nous enterrer vivant », a-t-elle ajouté. Aujourd’hui, ils sont débout et exigent l’application du plan social. Lequel s’élève à 8 438 000 000 de Fcfa. Pour cela, les travailleurs interpellent le président de la République pour corriger cette injustice.
Pour Mme Sanogo Rokiatou Sanogo, les femmes et les enfants souffrent des conséquences de la privatisation de l’Huicoma. « Les familles se sont disloquées. Nous sommes abandonnées à notre triste sort avec des enfants sous les bras. Ces derniers sont laissés à eux mêmes et se livrent à la débauche et à la délinquance », a-t-elle conclu.