Pour la vignette de moto, des jeunes passent 4 à 6 h de temps à la mairie du district de Bamako. Un temps précieux qu’ils auraient pu consacrer à d’autres activités rentables. L’image n’échappe à aucun usager du centre-ville de Bamako, surtout ceux sur l’axe ministère de l’Education-Koulouba. Mais au fond, la fraude ne passe plus.
“Il fait chaud. Les parkings à motos sont bondés. Nous sommes fatigués à la fin”. Ce sont quelques-unes de lamentations des utilisateurs de deux-roues, contraints de faire la queue de longues heures durant pour dégoter une vignette, le premier sésame qui leur permettra de circuler gaillardement en cas de contrôle policier.
“Il faut que les autorités prennent une autre disposition par rapport à ce problème de vignette. Depuis l’année dernière nous souffrons pour cela. C’est toujours les mêmes rangs. Je pense qu’ils doivent décentraliser dans certaines communes afin de diminuer l’engorgement”, propose Moussa Sow, venu de Baco-Djicoroni/ACI.
D’autres critiques fusent. “C’est révoltant et méprisant”, lance un jeune homme. Il accuse la mairie d’être responsable des rangs kilométriques. “Nous sommes tous des travailleurs. Imaginez vous-mêmes l’impact que cette longue attente peut avoir sur nos activités. La mairie devrait prendre les dispositions nécessaires qui s’imposent pour nous éviter de tels scénarios qui irritent depuis l’an passé”, assène Abdou Fané, l’air groggy.
“Nous sommes arrivés de Sénou depuis 6 du matin. Et à 11 h, je suis encore très loin de mettre la main sur le sésame”, ajoute Issa Diarra. Et de pointer un doigt accusateur sur certaines personnes qui ne font ce chemin de croix pour se procurer la vignette.
“Comme par magie, certains l’obtiennent sans faire la queue. Pendant que d’autres suent sang et eau. Ces bienheureux utilisent surtout la magie du dessous de table. Comme partout dans ce genre de situation au Mali, les pratiques peu orthodoxes sont monnaie courante. Ici, à la mairie du district, il faut payer un intermédiaire pour ne pas poireauter dans la file longue de plusieurs centaines de mètres. Ces intermédiaires réclament 1000 F CFA”.
Contacté, le receveur percepteur, Aguissa Zouladeini Maïga, promet de mettre fin à la fraude. Selon ses explications la nouvelle mesure a permis à la mairie de n’avoir aucune fraude pour l’année écoulée.
Il se félicite d’un bilan très positif avec 155 %. Il invite les populations à s’acquitter, à venir prendre les vignettes, car, rappelle-t-il, “toute personne qui prend la vignette contribue au développement de son pays. C’est un devoir pour chacun de payer ses taxes et impôts”.