Ces six derniers mois, nombreux sont les Maliens qui ont été expulsés de l’Algérie dans des conditions qui ont très souvent été dénoncées par le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne. Pour manifester contre ces traitements qualifiés d’inhumains, ces expulsés ont violemment manifesté devant l’ambassade d’Algérie à Bamako. Une manifestation qui a occasionné des dégâts matériels et l’arrestation de quelques manifestants par la police.
Pour protester contre leurs conditions de traitements et d’expulsions, plusieurs centaines d’expulsés ont manifesté, hier lundi, leur mécontentement devant l’Ambassade de l’Algérie au Mali.
C’est aux environs de 10 heures que les Bamakois ont été alertés sur le blocage de la circulation au niveau de l’Ambassade de l’Algérie, sise à Daoudabougou. A l’origine, plusieurs centaines de jeunes. Avec des pneus usés, des pierres, des troncs d’arbres, ils ont barricadé la route rendant la circulation impossible. Mis en infériorité numérique, les Policiers sur place quittent les lieux pour chercher des renforts. Avant leur retour, les manifestants, visiblement très remontés, ont mis le feu au jardin qui borde l’Ambassade. Les barrières en fer sont cassées. À coups de jets de pierres, ils brisent des vitres de fenêtres, des ampoules et les caméras de surveillance.
La promptitude des éléments des Commissariats de police de 7e et 10e Arrondissements et du Groupement Mobile de Sécurité a permis de limiter les dégâts. Car, ils ont pu disperser les manifestants à coups de gaz lacrymogène, procéder à une dizaine d’arrestations et ainsi empêcher qu’ils accèdent aux enceintes mêmes de la Chancellerie de l’Ambassade. « Ils sont venus en grand nombre. Leur objectif était clairement de s’en prendre à l’Ambassade et à son personnel. Ce sont des expulsés de la Lybie et de l’Algérie. Pour eux, ils veulent, à travers cette manifestation, faire payer à l’Algérie ce qu’ils ont vécu quand ils étaient dans ce pays », dit un Commissaire de police.
Les Diplomates algériens, venus constater les dégâts, ont refusé de se prononcer sur cet incident. Selon les témoignages recueillis sur place, les manifestants disaient lancer un signal fort à l’endroit des autorités algériennes qui leur impose des conditions de vie inhumaines sur son sol et même au moment de leur rapatriement.
On se souvient qu’à plusieurs reprises, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) a dénoncé les conditions dans lesquelles les Maliens sont traités sur le sol algérien et la manière dont ils sont expulsés ; c’est-à-dire, « jetés » dans le désert.