S’il y a lieu de faire le bilan du quinquennat d’IBK, en toute sincérité il ne pourrait être qualifié autrement. C’est négatif. Sortons des clivages politiques et autres tendances dans la capitale malienne qui font rarement de jugement impartial lorsqu’il s’agit d’un régime. Il y a récupération politique derrière toute bataille. Descendons à l’intérieur du Mali où les citoyens maliens n’ont besoin que du minimum, juste pour assurer leur petit quotidien. Ils n’ont pas besoin de millions ou de milliards. Ils s’en foutent de la vie de pacha couronnée par le champagne qui coule à flot ; de belles maisons, de belles voitures ; de belles femmes et des voyages à coup de millions ou de milliards.
Ces Maliens agriculteurs, éleveurs, commerçants… se confient en longueur de journée au célèbre chroniqueur, Ras Bath, lors de ses tournées à l’intérieur du pays. Les témoignages font couler des larmes en tout cas pour toute âme sensible. Ils égrènent les promesses présidentielles en 2013 qui les ont amenés à voter IBK et sanctionnent leurs propos par la déception totale. Ils sollicitent par la fin IBK à renoncer de briguer un second mandat.
C’est bien le motif aussi de toutes ces tournées de Ras Bath. Faire entendre à IBK ce que les Maliens de l’intérieur pensent de sa gestion. Et enfin lui conseiller de renoncer.
IBK doit comprendre là, j’estime qu’il a compris, que l’erreur est humaine et que lorsqu’on confie à quelqu’un la destinée de toute une Nation si ça ne marche pas il faudrait que l’exécutant le reconnaisse, l’avoue publiquement, présente ses excuses et annonce son départ. C’est en cela qu’on reconnait un Grand homme. Dans la société traditionnelle de chez nous au Mali, la valeur de l’homme, son sens élevé, sa maturité se mesuraient en fonction de sa capacité de reconnaitre ses défauts ; à défaut, si le peuple l’exprime, l’intéressé se devait l’obligation de lui remercier car c’est aussi une manière de lui sortir du mauvais chemin. Seuls les amis vous disent les choses telles qu’elles se manifestent. Ce qui vous permet d’échapper au pire.
IBK doit comprendre que ces citoyens qui lui disent la vérité crue, son échec, ne sont pas ses ennemis. Au contraire, ils l’aiment; ils aiment le Mali raison pour laquelle ils lui demandent d’éviter au Mali de demain, l’avenir de ses enfants et petits-enfants le chaos.
Nommé Boua (c’est-à-dire le vieux), il faut le reconnaitre, IBK est quelque part victime de son entourage. On peut ne pas être bon. L’entourage a la lourde responsabilité de contribuer à rendre les actions positives au bénéfice du peuple. Malheureusement, cela manque à IBK.
La plus part de ses collaborateurs ne savent que le flatter sur du mensonge ; lui raconter des choses sur les faits du terrain loin de la vérité juste pour construire leur propre avenir. Le Mali, ce n’est pas leur problème. Ils donnent le somnifère de flatterie à IBK entre temps, ils se remplissent les poches. En un mot, ils réalisent leur rêve sur le dos du peuple.
En début de semaine, j’entendais qu’IBK n’est pas prêt à être candidat du RPM. Cela dénote son sens élevé de sagesse. Mais ce qui sera plus honorable, c’est de renoncer à briguer un second mandat.
Les Maliens du bercail, ceux de la diaspora, les grandes puissances au chevet du Mali, le tout chapeauté par les actions du porte-parole du CDR, tous lui ont donné des conseils et IBK doit les comprendre. Ses proches, les soutiens fantômes qui veulent le pousser vers la dérive, il saura comment les répondre. Le NON suffit. A quelques mois du premier tour comme il n’a pas encore dit même de façon officieuse s’il est candidat ou pas, j’ose espérer qu’il se retira pour préparer tout simplement sa vie d’ancien président de la République. S’il le fait, il redorera son blason et regagnera de nouveau l’estime des Maliens car ce peuple est pacifique et pardonne tout lorsqu’il est respecté.