Après le récent conflit communautaire entre peulhs et dogons dans la région de Mopti ayant fait au moins 25 morts, les jeunes de l’association Pulaaku ont décidé de se faire entendre. C’était à la Bourse du Travail hier jeudi 15 mars.
Pour eux, cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un conflit classique entre agriculteurs dogons et éleveurs peulhs. Mais d’un groupe d’autodéfense qui s’appelle, ‘’Da Na Amassagou’’ qui pourchasse des présumés djihadistes peulhs dans le Centre du Mali.
Selon les jeunes de l’association Tabital Pulaaku, principale association de la communauté peulh du Mali, il y a un amalgame. Car, ce sont essentiellement des civils peulhs qui sont attaqués.
Pour l’heure, ils demandent à la population d’éviter l’amalgame à travers une déclaration ainsi libellée : « Nous , jeunes Maliens, jeunes vivant au Mali, jeunes élevés avec le souci de vivre ensemble, de la paix, de la justice, de la construction d’un Mali grandiose, nous nous adressons à tous nos compatriotes et au monde entier aujourd’hui. Nous jeunes des organisations pulaaku, des communautés culturelles peulhs toute appartenance lignagère confondue. Nous venons vous faire entendre notre douleur et notre consternation. Nos parents, qui devraient être les parents de tous les Maliens, sont aujourd’hui pris à partie, traqués, stigmatisés, tués, au Centre du Mali.…. ».
Dans la même déclaration, les jeunes de l’association Tabital Pulaaku disent ceci : « Ce ne sont pas les peulhs qui s’en prennent aux Dogons ou aux Bambaras. Ni les Dogons ou les Bambaras qui s’en prennent aux peulhs. Nous faisons face ni plus ni moins à du terrorisme domestique de la part de groupuscules minoritaires. Il est du ressort de notre Etat d’apporter la paix à toutes les communautés susmentionnées. Pour cela, nous demandons le désarmement pur et simple de toutes les milices en commençant par celle-là qui dit ne pas craindre l’Etat et qui dit ouvertement agir avec sa complicité. Leur condamnation est une nécessité, mais leur désarmement est ce qui gardera la paix dans l’immédiat. Et il y a urgence. Nous demandons également des enquêtes sur les sources de toutes les armes utilisées afin de pouvoir remonter les chaines de responsabilités et ainsi incriminer ou disculper les bonnes personnes. Sachant que des membres de l’exécutif sont accusés, il en va de la paix sociale et de la légitimité du Mali d’exécuter cette étape au mieux. Nous demandons un cadre de dialogue réunissant toutes les parties dont nous-mêmes, de veiller au partage d’information et à la pédagogie auprès de tous les agents de l’Etat (militaires, juristes, médecins, etc.) déployés dans les zones du Centre du Mali, afin que leur mission soit facilitée et que les civils en tirent le meilleur bénéfice… ».