Le tout nouveau secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), l’ancien ministre de la Culture et célèbre réalisateur, Cheick Oumar Sissoko, a animé hier un point de presse au Centre national de la cinématographie du Mali pour parler de ses ambitions pour le cinéma africain.
Comme priorité, le nouveau secrétaire général entend mettre l’accent sur la communication pour permettre à ses confrères et aux bureaux régionaux de partager en temps réel les informations. Une base de données sera disponible à partir d’un site web accessible à tous sur le continent et même pour la diaspora d’Amérique, des Caraïbes et d’Europe. La relance du magazine « Ecran d’Afrique » pour donner une meilleure visibilité au cinéma africain est une autre priorité de Cheick Oumar Sissoko qui pense que l’actualité du cinéma africain doit être suffisamment relayée à travers le continent et dans le monde entier.
L’urgence est aussi à la mobilisation et à l’organisation des secrétariats régionaux et des unions nationales de cinéastes sur le continent. Car sans mobilisation, il est difficile de travailler en synergie. C’est pourquoi, notre compatriote propose de créer des Centres nationaux de cinéma dans les pays où il n’en existe pas encore. Il suggère aussi la création d’un fonds pour la production, la distribution et l’exploitation. Ces centres doivent également s’occuper de formation. La Fepaci encouragera les Etats à ouvrir au moins une salle de projection de cinéma dans chaque capitale, ce qui devrait permettre au public de voir les films africains.
Le secrétaire général de Fepaci préconise la création d’une industrie cinématographique, l’harmonisation des écoles de formation, des studios de post-production. Il faut professionnaliser le cinéma africain pour créer des emplois dans le cinéma.
La question du Fonds panafricain de développement du cinéma est à ses yeux extrêmement importante. C’est la FEPACI qui a initié ce projet de fonds qui a été avalisé par l’Union africaine. Compte tenu du retard pris par le projet, les cinéastes ont demandé à l’Organisation inter-gouvernementale de la Francophonie d’en financer les études de faisabilité. Ce qui est actuellement en cours. Dirigé par le célèbre réalisateur tunisien Férid Boughedir, le comité qui travaille sur le projet doit bientôt déposer ses conclusions. Le projet sera alors soumis à l’appréciation de l’Union africaine. Cheick Oumar prévoit que les chefs d’Etat africain donneront leur quitus à son financement.
Abordant la question du siège de la fédération, Cheick Oumar a expliqué que c’est à Ouagadougou au Burkina Faso qu’est installé le siège statutaire. La FEPACI a d’ailleurs signé un accord dans ce sens avec le gouvernement de ce pays. Mais les règlements de l’organisation indiquent également qu’un Etat qui peut financer le siège opérationnel peut le demander officiellement. C’est à ce titre que l’Afrique du Sud l’a abrité pendant sept ans. Lors de ce 9è congrès qui s’est tenu à Johannesburg, le Kenya a proposé de remplacer l’Afrique du Sud. L’Etat kenyan propose 1 million de dollars US soit environ 500 millions de Fcfa pour en assurer le fonctionnement annuel. Le pays de Nelson Mandela n’y a pas non plus renoncé. Mais il est de coutume que le pays d’origine du secrétaire général signe cet accord de siège. Ce qui permet de réduire de nombreuses difficultés et donne en même temps de la visibilité au pays. C’est pourquoi il estime qu’il est extrêmement important que le Mali signe cet accord de siège. Mais en attendant, le secrétaire général doit discuter avec chacun des gouvernements candidat avant de prendre une décision.