Une Mission d’information et d’étude décidée par le bureau de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE(APP) est venue à Bamako du 7 au 9 mars 2018. L’objectif de la Mission était de recueillir des informations de première main permettant d’actualiser et d’enrichir la réflexion de l’APP :
D’une part sur la situation sécuritaire et politique qui prévaut au Mali, d’autre part sur la manière dont elle peut accompagner le processus politique en cours et la réussite tant en termes d’organisation que de déroulement des élections à venir. La Mission était conduite conjointement par Mme Cécile Kashetu KYENGE, membre du Parlement européen, Coprésidente faisant fonction de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE et M. Joseph OWONA KONO, Coprésident de l’APP. Elle comprenait en outre MM. Javier NART, Membre du parlement européen, Co-Vice-président de l’APP et Michel KAMANO, Co-Vice Président du bureau de l’APP et Michel KAMANO, Co-vice-président du Bureau de l’AAP.
La Mission a rencontré différentes autorités et parties prenantes, notamment le président de l’Assemblée Nationale, M. Issaka SIDIBE, les députés du Nord, le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Dr Abdramane SYLLA, le bureau de la commission électorale nationale indépendante (CENI), des formations politiques de la majorité et de l’opposition, des organisations de la société civile, des leaders religieux et des acteurs économiques et sociaux.
Elle a également eu des échanges avec la MINUSMA, la CEDEAO et plusieurs représentations diplomatiques accréditées à Bamako. Au cours de ces différentes rencontres, la Mission a entendu des points de vue très clairement exprimés sur divers sujets majeurs pour le Mali, comme la situation politique et sécuritaire, la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation, la préparation et l’organisation d’élections apaisées, crédibles et transparentes, ainsi que la crise humanitaire qui frappe le pays et les problèmes liés aux phénomènes migratoires.
La mission a tout d’abord, au cours de ces échanges, acquis la ferme conviction que la tenue des élections présidentielles et législatives aux échéances prévues était une aspiration unanime de tous ses interlocuteurs et une exigence absolue pour l’avenir du Mali. Elle mesure les difficultés importantes et réelles qui entravent encore, à ce stade, la bonne organisation de ces élections, qu’il s’agisse du risque sécuritaire pesant sur la majeure partie du territoire ou du retard pris dans la mise en œuvre du processus électoral.
Elle a encouragé les autorités maliennes à mobiliser toutes les capacités pour que ces élections aient lieu malgré tout, avec l’aide de la communauté internationale, afin d’éviter une situation de vide constitutionnel tout en les invitant à rechercher la tenue d’élections apaisées, crédibles et transparentes, en y associant l’ensemble des acteurs de la société malienne, afin de leur faire accepter et partager la nécessité et les modalités de ce processus. La mission demeure ensuite extrêmement préoccupée par la situation sécuritaire. Elle appelle à poursuivre la mise en œuvre rapide de l’Accord de paix et de réconciliation.
Elle reconnait les espoirs mis dans le rôle du G5 Sahel et salue l’action de la MINUSMA, de l’EUTM et de l’EUCAP Mali. Enfin, la Mission a été sensibilisée à la crise humanitaire – et plus particulièrement alimentaire – qui touche de plus en plus de Maliens, à la suite d’épisodes de très faible pluviométrie ayant eu des conséquences désastreuses sur l’agriculture vivrière. Cette situation risque d’être d’autant plus durable ou récurrente qu’elle est en lien avec le changement climatique. Elle s’exerce une pression supplémentaire sur les phénomènes migratoires qui touchent surtout la jeunesse.
La mission appelle les bailleurs de fonds internationaux à prendre en compte cette situation et à y apporter une réponse rapide et efficace. La mission a remercié l’Assemblée Nationale du Mali et la Délégation de l’Union européenne pour leur précieux soutien, leur généreuse hospitalité et les excellentes conditions offertes pour le bon déroulement de la mission et fera désormais rapport à l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE qui statuera sur les formes d’accompagnement envisageables pour appuyer le processus politique au Mali.