Les représentants des partis politiques, sous l’égide de la Fondation CMDID, réunis en atelier le samedi 11 mai 2013 au Grand Hôtel, ont échangé sur les enseignements de la crise institutionnelle et sécuritaire avant d’appeler les autorités à opérer une révision constitutionnelle, à relire la charte des partis et à procéder à d’autres réglages du fonctionnement institutionnel du pays.
Passant en revue les lacunes qui ont entrainé la crise actuelle, les participants ont souligné le manque de rigueur dans l’observation des textes ; l’absence de démocratie interne ; l’instrumentalisation de certains partis politiques ; la non application des textes, le manque de communication entre le sommet et la base ; la faiblesse du niveau d’activités politiques en dehors des échéances électorales ; le nomadisme politique ; le manque de militantisme ; les problèmes de leadership ; la faible capacité des partis politiques ; leur manque de réactivité, les problèmes d’organisation.
Ils ont relevé l’insuffisance du débat inter partis ; l’insuffisance dans la formation des militants ; le nomadisme politique; le manque de culture démocratique; la méconnaissance des textes de bases (constitution, loi électorale, les textes statutaires qui régissent les partis politiques), etc.
Les représentants des principaux partis politiques ont passé au peigne fin ce qu’ils ont appelé « l’impact négatif important de la crise sur la cohésion nationale ». Ils se sont au préalable attardés sur l’impérieuse nécessité de recouvrer l’intégrité territoriale du pays pour la tenue des élections. A l’unanimité, les participants ont insisté sur la nécessité d’organiser des élections propres et crédibles avec une participation importante. Ils ont reconnu et réaffirmé le rôle central des partis politiques dans la construction d’un processus démocratique digne de ce nom.
Après une analyse critique du rôle et de la responsabilité des partis politiques dans la crise malienne, les participants à ce séminaire recommandent la réconciliation de la classe politique avec elle-même pour des élections apaisées. Ils invitent le Gouvernement à créer les conditions de l’instauration à moyen terme d’un dialogue politique entre les Maliens dans une démarche introspective de sortie de crise. Les représentants des partis politiques appellent les autorités, qui seront issues des prochaines élections, à amorcer une réforme constitutionnelle, procéder à l’évaluation du multipartisme intégral. Les autorités sont également invitées à mettre tout en œuvre pour la soumission de l’autorité militaire au pouvoir politique, à relire la charte des partis politiques afin d’assurer la moralisation de la vie politique. « Il faut la réappropriation par les partis politiques de leurs rôles pour la construction d’une opinion nationale « .
Sur le volet électoral, les participants au séminaire ont recommandé la relecture de la loi électorale; la neutralité de l’administration dans l’organisation des élections et l’institutionnalisation d’une structure unique, autonome et pérenne d’organisation des élections.