Le groupe Orange champion avec 53,92% des opérations pour une valeur de 6.419 milliards Fcfa Par rapport aux autres paiements de masse de l’Union, le montant et le nombre de transactions réalisés par la téléphonie mobile connaissent un fort accroissement. C’est ce qui ressort du rapport de la Bceao sur ” l’état des services financiers par téléphonie mobile dans l’Uemoa en 2016 “. Lequel révèle qu’au 31 décembre 2016, trente-trois (33) déploiements de services financiers via la téléphonie mobile étaient en activité dans l’Union et que cette offre de services était portée par vingt-six (26) partenariats entre des banques et des opérateurs de télécommunications ; cinq (5) Établissements de Monnaie Électronique (Eme) et deux (2) Institutions de microfinance. Les établissements de monnaie électronique, filiales du groupe Orange, dominent l’écosystème des services financiers via la téléphonie mobile dans l’Uemoa.
Le rapport publié récemment par la Bceao, sur “l’état des services financiers par téléphonie mobile dans l’Uemoa en 2016”, fait ressortir que “l’offre de services financiers via la téléphonie mobile a contribué de manière significative au relèvement du taux global d’utilisation des services financiers qui, calculé hors comptes de monnaie électronique inactifs, s’est établi à fin décembre 2015, à 50,20% pour un taux de bancarisation strict de 16,10% et élargi de 35,50%”.
Ainsi, le rapport de préciser que le nombre d’opérations via la téléphonie mobile, qui s’est élevé à 735.295.071 en 2016, est largement supérieur à celui enregistré dans le Système interbancaire de compensation automatisé (Sica-Uemoa) avec 12.583.759 opérations et via la carte bancaire sur la plateforme du Groupement interbancaire monétique de l’Uemoa (Gim-Uemoa) avec 7.160.866 opérations réalisées. Toutefois, il convient de relever que les paiements de Sica-Uemoa et du Gim-Uemoa sont interbancaires tandis que les paiements via le téléphone portable sont pour l’essentiel de nature “intra-réseaux”, eu égard à l’absence d’une plateforme qui permettrait d’assurer leur interopérabilité.
Le taux d’activité dans la zone Uemoa s’est élevé à 34,60% représentant 12.614.869 comptes actifs sur les 36.462.265 comptes ouverts dans l’Union, comparativement à l’année précédente où il est ressorti à 38,78% soit 9.917.444 comptes actifs sur les 25,5 millions de souscripteurs à fin décembre 2015. L’évolution en 2016 du nombre de souscripteurs dans la zone Uemoa, qui est d’environ 43%, est légèrement plus forte qu’en 2015, soit 40,2%. De ce fait, malgré la baisse du taux d’activité, le nombre de souscripteurs actifs a augmenté pour passer de 9,9 millions à 12,6 millions.
Selon ce document de la Bceao, la Côte d’Ivoire détient 4.881.158 de comptes actifs sur le total de l’Union, soit une part de 38,69%, suivie du Mali 17,39%, du Sénégal 15,60%, du Burkina 12,41%, du Bénin 7,72%, du Togo 5,70%, du Niger 2,27% et de la Guinée-Bissau 0,20%. Le taux d’activité à l’échelle de l’Union est ressorti à 34,6% à fin décembre 2016, en régression de 4,18 points par rapport à décembre 2015.Toutefois, par rapport au nombre de comptes actifs par pays, le Togo détient le taux d’activité le plus élevé avec 49,88%, suivi du Sénégal 44,65%, de la Côte d’Ivoire 38%, du Burkina 37,96%, du Mali 31,92%, du Bénin 22,36%, du Niger 13,26% et de la Guinée-Bissau 10,38%.
A fin décembre 2015, le taux d’activité des souscripteurs aux services financiers via la téléphonie mobile se situait à 38,78% dans l’Union contre 35,29% en Tanzanie, 37,10 % au Ghana et 43,64% au Kenya.
La part des paiements est estimée à 530 milliards de Fcfa
Globalement, précise le rapport, les transactions financières effectuées dans la zone Uemoa par le biais de la téléphonie mobile concernent essentiellement les opérations de rechargement de porte-monnaie électronique, de retrait d’espèces, de transfert de personne à personne et d’achat de crédit téléphonique qui représentent en volume et en valeur respectivement 90,46% et 94,55% des transactions totales. La part des paiements s’est établie en volume à 3,29%, soit 24 millions d’opérations et en valeur à 4,61%, estimé à 530 milliards de francs Cfa.
En volume, les activités dominantes se situent au niveau des achats de crédit téléphonique avec 217 246 324 transactions (29,55%), suivis respectivement des rechargements de porte-monnaie électronique avec 203 037 756 transactions (27,61%), des retraits de fonds avec 168 971 391 opérations (22,98%), des transferts de personne à personne avec 66 477 016 opérations (9,04%), des échanges entre les distributeurs et les émetteurs avec 46 710 125 opérations (6,35%), des paiements avec 24 198 934 transactions (3,29%) et enfin des transferts transfrontaliers (entre pays de l’Uemoa) avec 8 653 615 transactions (1,18%).
En valeur, dominent les rechargements de portemonnaie électronique avec 4 536 420 166 766 Fcfa (39,44%). Suivent respectivement : les retraits de fonds avec 3 979 268 694 131 Fcfa (34,60%) ; les transferts de personne à personne avec 1 700 534 765 963 Fcfa (14,79%) ; les paiements avec 530 023 352 634 Fcfa (4,61%) ; les transferts frontaliers (entre pays de l’Uemoa) avec 484 894 431 970 Fcfa (4,22%) ; les achats de crédit avec 173 190 838 336 Fcfa (1,51%) et enfin les échanges entre les distributeurs et les émetteurs avec 96 573 098 494 Fcfa (0,84%).
Il ressort des études effectuées par la Bceao que pour l’année 2016, les utilisateurs des services financiers via la téléphonie mobile retirent plus de ¾ des fonds chargés sur les porte-monnaie électroniques. En effet, sur un montant total de 4.536 milliards de francs CFA chargé sur les comptes, 3.979 milliards de francs Cfa sont retirés auprès des distributeurs, soit 88,78% du montant des rechargements des porte-monnaie électroniques.
A l’exception de la Guinée-Bissau, les transferts transfrontaliers réalisés entre les pays de l’Union ont connu une très forte progression en volume comme en valeur avec des hausses respectives de 106% et 136%. La valeur totale des transactions transfrontalières, évaluée à fin 2015 à 205 milliards de francs Cfa a atteint 485 milliards en 2016. En 2015, les transferts transfrontaliers représentaient 2,77% de la valeur totale des transactions contre 4,22% en 2016.
Le Groupe Orange prédomine avec 74.335 points de service recensés
Les rédacteurs du rapport soulignent que “cette hausse traduit la multiplication sur le marché d’offres de services de transferts intra-Uemoa proposées en 2015 et 2016 respectivement par : d’une part les filiales du groupe BNP Paribas en partenariat avec Orange en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal, les banques (Ecobank au Bénin et en Côte d’Ivoire, Sgbci, Uba Côte d’Ivoire) en partenariat avec le groupe Mtn ainsi que Ecobank partenaire du Groupe Airtel au Burkina et enfin les filiales du Groupe Banque Atlantique, partenaire de Moov au Bénin et au Togo ; d’autre part les EME filiales de Orange qui détiennent 59% de la valeur totale des transactions transfrontalières. En effet, l’activité dans ce secteur s’est fortement renforcée, avec des parts de marché plus importantes, auxquelles se sont rajoutées la Banque Atlantique et Ecobank au Niger”.
Mais sur les 36.462.265 comptes ouverts dans l’Union, seuls 12.614.869 comptes sont actifs, en tenant compte du fait qu’un compte est déclaré inactif s’il reste trois mois sans enregistrer aucune opération. Ce taux d’activité relativement bas et qui est de 34,6%, s’explique, selon les experts de la Bceao, par le comportement des utilisateurs qui reflète la faible diversification des services offerts.
Le Groupe Orange reste le grand champion. En effet, en 2016, trois filiales autonomes du Groupe Orange ont été agréées en qualité d’EME en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal. Au Niger, l’opérateur de téléphonie mobile maintient son partenariat avec la BOA. Les EME filiales du Groupe Orange détiennent 35,70% soit 13.018.752 de l’ensemble des comptes recensés dans l’Union et 50,68% soit 5.798.112 du nombre total de comptes actifs. Le partenariat de la Société Orange avec la BOA au Niger porte respectivement ces taux à 37,63% et 51,33%.
Orange Money Côte d’ivoire et Orange Finances Services au Mali et au Sénégal
En terme de volumétrie, comme stipulé dans le rapport, Orange Money Côte d’ivoire et Orange Finances Services au Mali et au Sénégal ont ensemble réalisé 396 millions d’opérations, soit 53,92% des transactions exécutées en 2016, pour une valeur de 6.419 milliards de francs Cfa représentant 55,81% de la valeur totale du flux de monnaie électronique échangé dans l’Union. Le réseau de distribution du groupe Orange est également prédominant avec 74.335 points de service recensés, soit 40,56% des 183.274 points de service répartis dans l’Uemoa.