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Editorial : Exacerbation de la crise sécuritaire nourrit par une crise politique au Mali
Publié le dimanche 18 mars 2018  |  Ciwara Info
MNLA
© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)
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Aucune concession pour l’union sacrée et pour l’intérêt du pays

La crise sécuritaire du Mali qui avait commencé par l’agression d’une coalition des rebelles sécessionnistes et des djihadistes s’élargit de plus en plus vers des conflits visant à briser la soudure entre les composantes sociales. Et cette situation semble plaire à plusieurs barons de la classe politique qui s’en servent pour ficeler leurs stratégies de quête du pouvoir.

Du sang coule au Mali à chaque instant. Et curieusement, on a l’impression que ça ne suscite plus d’émotion et que cela fait partie des choses ordinaires et banales. D’ailleurs la recrudescence des attaques terroristes et des affrontements ethniques constitue un sujet de prédilection pour la classe politique qui s’entredéchire. Certains n’hésitent même pas à attiser le feu pour en tirer profit.

Le constat est que la plupart des assassinats et enlèvements qui deviennent monnaie courante dans les régions de Mopti et Ségou ne sont pas commis par ceux qui ont pris les maquis. Il s’agit des individus qui se laissent envouter par de l’argent venant d’assoiffés de pouvoir pour déstabiliser leurs propres localités. Puisque les échéances électorales s’approchent, les langues commencent à se délier du côté des politiques qui en savent mieux que quiconque.

Ils s’accusent mutuellement parce que chacun sait ce dont l’autre est capable pour assouvir sa soif de pouvoir. Après les événements du 21 février dernier à Sokolo, Oumar Mariko du Sadi a fait une déclaration fracassante dans laquelle il accuse en bloc tous les partis sortis des entrailles de l’ADEMA. A ses dires, ces formations ont parrainé par le passé des actions de déstabilisations similaires.

Il a donné des précisions avec les événements de 1991, de 1995, les élections bâclées de 1997, les affrontements entre les militaires en 2013 ou encore la fameuse question des milices ethniques. Le PARENA de Tiébilé Dramé a accusé le gouvernement d’attentisme et d’immobilisme en laissant pourrir la situation. Le parti du bélier blanc se donne même le plaisir de revenir sur des incidents passés pour raviver les plaies au sein de certaines populations du nord.

Il a par exemple évoqué avec un ton d’incitation à la révolte, le cas des jeunes tués lors des manifestions contre la MINUSMA en 2016 à Gao. Avant ces déclarations, le premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga avait pourtant lancé un message codé à l’endroit de toute la classe politique concernant les manœuvres de déstabilisation.

C’était lors de sa visite dans la cinquième région. Après s’être enquis des informations sur le terrain, le chef du gouvernement a dit sèchement qu’ « il est temps que chacun choisisse son camp ». Il s’agit d’une mise en garde à l’endroit des habitués de la vielle stratégie qu’il connait aussi bien que ses anciens camarades.

Issa Santara
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