Du 12 au 16 mars dernier, une mission du Fonds Monétaire International (FMI), conduite par Mme Boriana YONTCHEVA, a séjourné à Bamako. Cette mission avait deux objectifs principaux et distincts : la consultation de 2018 au titre de l’article IV des statuts du FMI et la huitième revue du programme économique et financier du gouvernement dans le cadre de l’accord FEC (Facilité Elargi du Crédit) du Fonds.
Pour rendre publiques les conclusions de cette mission, le ministère de l’Economie et des Finance a organisé une conférence de presse, ce vendredi 16 mars, au sein de son département à Hamdallaye ACI 2000. La conférence était animée par Dr Boubou CISSE, le Ministre de l’Economie et des Finances ; et Mme Boriana YONCTHEVA, le Chef de mission des services du FMI.
Selon l’article IV des statuts du Fonds Monétaire International (FMI) ‘‘le Fonds exerce une ferme surveillance sur les politiques de change des Etats membres et adopte des principes spécifiques pour guider les Etats membres en ce qui concerne ces politique”. Le même article précise que : “chaque Etat membre fournit au Fonds les informations nécessaires à cette surveillance et, à la demande du Fonds, a des consultations avec ce dernier sur ces politiques.“. En pratique cette surveillance comprend une mission annuelle du FMI au Mali.
En d’autres termes, c’est un moment de réflexion sur ”quels sont les défis à moyen terme pour un Etat”, déclare Mme Boriana YONTCHEVA comme étant l’objectif visé par l’article IV des statuts du Fonds.
A cet effet, à la fin de la mission de cette année, les autorités maliennes et les services du FMI sont parvenus à un accord préliminaire sur la conclusion de la huitième revue du programme économique et financier du Mali soutenu par la FEC du FMI et sur la consultation de 2018 au titre de l’article IV, sous réserve de l’approbation par la Direction et le Conseil d’Administration du FMI. Il est prévu que ce dernier examine le rapport des services du FMI relatif aux consultations de 2018 au titre de l’article IV et à la huitième revue en avril 2018. L’achèvement de la revue permettra de mettre à la disposition du Mali 46 millions de dollars (environ 25 milliards de franc CFA).
Toujours selon les conclusions de la mission, l’économie malienne a continué de se redresser en 2017 malgré les défis sécuritaires persistants. La croissance du PIB reste vigoureuse à 5,3% selon les estimations, portée par de bonnes récoltes et une demande intérieure robuste. L’inflation a été modérée, restant bien en deçà du plafond régional.
Au Mali, 1479 personnes sont assujetties à la déclaration obligatoire de leurs patrimoines à la cour suprême
“Dans le cadre de la réforme de la gouvernance, les autorités maliennes ont réussi à faire une avancée notoire dans ce domaine. Après diverses consultations avec les syndicats de la fonction publique à propos du champ d’application des déclarations de patrimoine des fonctionnaires à la Cour suprême, le gouvernement et les principales parties prenantes sont convenus que la loi sera pleinement appliquée aux assujetties qu’elle mentionne explicitement (environ 1479 personnes). Celles-ci ont été informées de l’obligation de déclaration et des rappels puis des sanctions seront appliquées à celles qui n’auront pas transmis leurs déclarations dans les délais impartis. La commission de conciliation continuera ses travaux pour faire avancer la reforme.”, pouvait-on lire dans le communiqué de presse de la mission.
Pour réaliser ce résultat, l’équipe de mission du FMI a rencontré le Premier ministre, M. Soumeylou Boubèye MAÏGA ; le ministre de l’Economie et des Finances, M. Boubou CISSE ; le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. HamidouYounoussa MAÏGA ; le ministre du Travail et de la Fonction Publique, Mme DIARRA Raky TALLA ; le conseiller Economique du Président, M. Ibrahim Boubacar BA ; le Président de la Cour suprême, M. Nouhoum TAPILY ; le Président de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite, M. Moumini GUINDO ; le Directeur national de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, M. Konzo TRAORE ; le Haut fonctionnaire et des partenaires au développement.