Le cercle de Tenenkou fait face à la crise sécuritaire qui prévaut au Mali depuis 2012. A cet effet, l'Association pour le Développement du Cercle de Tenenkou (ADCT) était face à la presse pour une sortie de crise ce samedi 17 mars à la Maison de la Presse. Cette rencontre était présidée par le président de l'ADCT Dr Témoré Tioulenta avec à ses côtés deux autres membres de l'ADCT. Il s'agit de Almamy Kouréchi à sa droite et Hamadi Dicko à sa gauche.
"Le cercle de Tenenkou est devenu l'épicentre de la crise dans le Delta, par la gravité de ses effets, par la complexité voire la complexification de ses implications et de ses imbrications supposées, potentielles ou avérées et les lenteurs observées dans la réaction face au péril.", dixit le président de l'ADCT Dr Témoré Tioulenta. En effet, le cercle de Tenenkou a connu la crise dès les premières heures de l'avènement du MNLA. La ville de Tenenkou a été attaquée le 02 mars 2012. Depuis cette date, la population de ce cercle souffre le martyr. Elle est victime d'enlèvement, d'exécution sommaire, de massacre. Aussi, cette population est tenue de se replier à la charia imposée par des terroristes djihadistes. Ainsi, du 30 avril au 15 mars 2018, selon Dr Tioulenta, au moins 21 enlèvements ont été commis dans le cercle de Tenenkou. De même, au moins 11 cas de meurtres y ont été perpétrés. Certains cas pouvant atteindre 20 personnes exécutées. Pire, l'absence de l'Etat est fortement remarquable. Seulement, un (1) sous-préfet sur six (6) est en place depuis trois (3) ans. Neuf (9) maires sur dix (10) sont en exil par crainte de représailles, 14 écoles sur 93 ne sont que fonctionnelles. Encore pire, les activités économiques sont en péril.
En revanche, face à cette situation chaotique, l'ADCT s'inquiète, s'indigne et s'active pour une résolution de cette crise qui sévisse. A cet égard, l'ADCT a salué les efforts de l'Etat qui a déployé des forces sur le terrain pour le retour de la quiétude dans le cercle.
Toutefois, elle a appelé l'Etat au dialogue avant d'inviter les individus armés à déposer les armes. Aussi, l'ADCT, par la voix de son président, a demandé justice pour que les coupables soient punis et que les victimes soient mises dans leurs droits. De plus, certains supposent que le sous-développement est l'une des causes de la crise dont notre pays fait face. C'est pourquoi, l'ADCT pense que l'élaboration d'un plan d'urgence de relèvement du cercle est nécessaire pour dire "Adieu" à la crise. Un plan dont elle a déjà planté le décor. Pour lui, ce plan devrait constituer à réaliser des infrastructures de développement (construction de routes, digues, électrification, adduction de points d'eau, réhabilitation des écoles, complexe sportif, etc.), achever les travaux de la protection des bergers de Diafarabé.
Par ailleurs, l'ADCT montre ses inquiétudes suite à certains actes des forces armées déployées sur le terrain. Elle déplore la calcination de 53 motos à domicile. Par conséquent Dr Tioulenta, au nom des populations, demande des explications à l'Etat. Puisque, dit-il, l'action n'est pas comprise.