Le Nord du Mali vit un conflit armé qui dure depuis bientôt 16 mois. Les communautés, durement touchées, ont de nombreux besoins, et leur accès à l’eau notamment reste précaire. Depuis avril 2012, le carburant nécessaire au fonctionnement des centrales électriques des villes de Gao, Tombouctou et Kidal est fourni par le CICR, qui maintient ainsi un approvisionnement partiel en eau potable pour les habitants de ces importants centres urbains.
A ce jour, le CICR a fourni plus de 1,5 million de litres de carburant pour faire tourner les centrales de l’EDM dans les grandes villes du Nord. Il a également contribué à l’entretien des infrastructures existantes, les produits d’entretien et les pièces détachées étant, pour la majeure partie, fournis par Energie du Mali (EDM).
« L’approvisionnement en eau et en électricité reste toujours critique dans le Nord du Mali. A Kidal, un seul des sept générateurs existants fonctionne encore. A Gao, c’est trois sur sept, et à Tombouctou, deux sur quatre qui sont en état de marche, explique Abdoul-Karim Diomandé, délégué du CICR en charge du programme eau et habitat au Mali. Dans cette situation, il est impossible d’envisager un approvisionnement continu en eau et en électricité dans ces villes. Il est urgent que les entreprises publiques qui doivent assurer ces services redeviennent opérationnelles ».
Après le début de la crise dans le Nord du Mali en 2012 et le départ de l’administration publique qui s’en est suivi, une partie du personnel qui assurait le bon fonctionnement des installations électriques et hydrauliques n’a plus été en mesure de faire son travail. La population s’est trouvée privée d’électricité et d’eau potable pendant des semaines.
Le CICR est alors intervenu, assurant un ravitaillement continu des centrales électriques en carburant. L’approvisionnement de la population en eau potable a ainsi été rétabli, ce qui a permis d’éviter les problèmes de santé publique qui auraient pu se produire. La population a également pu bénéficier de quelques heures d’électricité par jour et les petites entreprises ont pu continuer à fonctionner, contribuant ainsi à la survie d’une économie locale fragilisée.
Avec le soutien du CICR, des organisations de la société civile des villes de Tombouctou et de Gao ont mis en place un système de recouvrement partiel des coûts de fonctionnement des générateurs. Bien que symboliques, ces contributions ont mis en évidence la volonté de la population de ne pas être simplement assistée. Les sommes collectées ont permis d’acheter du carburant lorsque les livraisons du CICR ne pouvaient se produire à temps, pour des raisons de sécurité ou de difficulté d’accès.
Des dispositions particulières ont par ailleurs été prises pour assurer l’autonomie de l’hôpital régional de Gao en électricité. Grâce à un générateur récemment installé par le CICR et à une livraison quotidienne de 100 litres de carburant, l’hôpital peut continuer de fonctionner 24 heures sur 24 et dispenser les soins dont la population a besoin.
« Si les derniers générateurs qui fonctionnent encore dans ces villes venaient à tomber en panne, la population serait entièrement privée d’eau potable et d’électricité, ce qui ne manquerait pas d’entraîner toutes les conséquences que vous pouvez imaginer, précise M. Diomandé. Dans les trois villes, la situation est telle qu’une remise en état ou un renouvellement du parc de générateurs s’impose ».
Avec le retour progressif de l’administration dans le Nord du Mali, le CICR a commencé à discuter avec les autorités compétentes des moyens à mettre en œuvre pour que l’approvisionnement soit à nouveau pleinement assuré par les entreprises publiques en charge.
Les spécialistes du CICR ont ainsi des rencontres régulières avec les autorités compétentes et leur transmettent toutes les informations nécessaires pour que le transfert de responsabilité se fasse dans les meilleures conditions.
Ben Dao