Une Délégation conjointe du Conseil économique social culturel et environnemental et de la chambre des mines s’est rendue, le jeudi 15 mars dernier, sur le site d’orpaillage de Salamalé, Commune rurale de Kandiogo, dans le Cercle de Kangaba. Ce fut sous la direction de Mamoutou Kéïta, Président de la Commission Éducation et Culture du CESCE en présence d’Abdoulaye Pona, Président de la Chambre des mines et une vingtaine de membres et de journalistes.
Le site d’orpaillage de Salamalé, dans la commune rurale de Kandiogo, Cercle de Kangaba, Région de Koulikoro, est opérationnel depuis 1989. Ils sont environ 3300 orpailleurs traditionnels sur ce site de novembre à juin à la recherche de l’or. Il y a des centaines de machines « cracheurs » employant chacune 10 à 16 ouvriers qui sont payés à 35.000 FCFA par mois. Ces cracheurs consomment en moyenne 20 litres de Gasoil et 20 litres d’essence par jour. Les propriétaires payent 30000 FCFA de taxes mensuelles. Contre un gain journalier de 2 à 3 grammes d’or par jour. Selon Ibrahim Traoré, propriétaire de « cracheur», les recettes ne couvrent pas les dépenses. Il dit que leurs difficultés sont le manque d’eau, la rareté de l’or et l’exorbitance des taxes trop élevées. A côté de ces machines cracheuses, il existe des orpailleurs qui creusent des puits. Ils sont au nombre de trois à quatre personnes par puits et au bout de 5 à 7 jours de travail intense le puits arrive à des cailloux renfermant des graines d’or. Ces creuseurs apportent ces bancos de cailloux aux cracheurs, lesquelles, les machines les filtrent pour enlever des grammes d’or. Enfin, chacun des ouvriers et le propriétaire de la machine gagne selon la quantité une somme d’argent. Sur place, sur le site de Salamalé, Moussa Traoré qui est le « N’damafa » ou N’Diamanatigui » a égrené un certain nombre de difficultés lesquelles les orpailleurs sont confrontés. Il s’agit du poids des taxes de 10.000 FCFA que l’État leur impose, alors qu’il n’y a ni dispensaires ni d’écoles pour les orpailleurs et leurs enfants. Il manque de l’eau. Ils sont victimes de la concurrence déloyale des Drags Godets des Chinois qui sont de véritables industries d’extraction d’or. Mais aussi de la rareté de l’or. Aussi, les orpailleurs voudraient être les premiers bénéficiaires des mines ou sites d’or qui seront découverts dans leurs localités.
Ensuite, la Délégation s’est rendue sur le site d’or de « Téké Coura » ou « Teké Dakan » qui est situé sur le lit du fleuve dans la Commune de Kandiogo à Kangaba. Là, c’est le désastre, la monstruosité et le massacre de la faune, de la flore et de tout ce qui est aquatique programmé par les Chinois avec des Drag Godet des grosses machines qui creusent des puits dans le lit du fleuve en remplissant du coup le lit même du fleuve. À ce niveau il n’y a plus de fleuve, l’eau ne coule plus, tout le lit du fleuve est rempli de sables et de banco tirés des profonds puits creusés par des Drag Godet des Chinois installés çà et là le long du fleuve. Interrogés, les Chinois disent posséder des autorisations obtenues à Bamako pour tuer le fleuve Niger. À laquelle question les autorités administratives et politiques des localités vont répondre « que les Chinois arrivent toujours avec leur autorisation de Bamako. Ce, avec tous les produits chimiques toxiques qui tuent la faune et la flore aquatique du fleuve Niger pour extraire de l’or en destination de la Chine ». Mais, Bon Dieu, où sont nos Dirigeants?
Abdoulaye Faman Coulibaly, Envoyé Spécial : LE COMBAT