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Commune I : La population vent debout contre la pénurie d’eau
Publié le mardi 20 mars 2018  |  L’Indicateur Renouveau
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Depuis fin février, l’eau se fait rare dans certains quartiers et alentours du district de Bamako. Les populations de Doumanzana-Extension, Boulkassoumbougou-Kouloubléni, Titibougou, Sangarébougou souffrent d’un manque criard d’eau. Interrogées sur la question, elles dénoncent la mauvaise gestion de l’Etat.

En cette période de canicule, certains quartiers de Bamako passent des heures, voire des jours sans une goutte d’eau dans les robinets. A Boulkassoumbougou-Kouloubléni, en Commune I du district de Bamako, les femmes passent toute la journée à la recherche d’eau potable. Idem pour les ménagères de Doumanzana-Extension, Titibougou, Sangarébougou.

“Non seulement le montant de ma facture a doublé mais aussi on n’a pas d’eau. Avant, je ne payais que 4000 F CFA mais maintenant je paye jusqu’à 8000 F CFA. Je suis obligé de veiller jusqu’à 2 h ou 3 h du matin pour aider ma famille à avoir d’eau”, explique Baba Diarra, chef de famille résidant à Doumanzana-Extension.

A Sangarébougou, c’est un sentiment de révolte qui prévaut. Pour Hawa Bah, les femmes sont obligées de veiller toute la nuit pour avoir de l’eau pour les besoins de la famille. “Nous avons tous besoin d’eau, elle est source de vie. Nous invitons le président de la République et les autorités chargées de la question à s’impliquer pour le bonheur du peuple malien”, assène-t-elle.

Pour Mme Konaré Kadiatou Malinké, chef d’agence de la Société malienne de gestion d’eau potable (Somagep-SA) de Djélibougou, 80 % des coupures d’eau sont dus à la coupure d’électricité. “S’il y a coupure d’électricité forcément il y aura coupure d’eau, puisque le centre de pompage est dépendant de l’électricité. L’une des raisons de cette coupure est aussi la demande très élevée par rapport à la quantité d’eau produit”, ajoute-t-elle.

Contacté, Abdoul Karim Koné, chef de département communication à la direction générale de la Somagep-SA reconnait que la Société est aujourd’hui déficitaire avec une capacité de production de 200 millions de litres d’eau. Ce qui est fortement en dessous de la demande estimée à 350 millions de litres d’eau par jour. A l’en croire, le cas de la Commune I s’explique par sa situation géographique par rapport aux unités de production.

La plus grande unité de production de la ville de Bamako, qui date de 1956, a une capacité de production de 130 millions de litres par jour et ravitaille 70 % des abonnés de la capitale.

Pour calmer la situation, la Somagep s’est dotée de nouvelles machines, de régulateurs de pression. Des manœuvres sur le réseau sont aussi envisagées comme des mesures à moyen terme. Les opérations citernes sont en cours de préparation pour servir les zones déficitaires.

Le projet de construction de la station de Kabala, lancé en 2016 dont les premières phases ont été financées à hauteur de 172 milliards de F CFA, va aussi renforcer la capacité de la Somagep, se réjouissent les sociétaires. La fin des travaux est prévue courant 2019. Mais en attendant les populations vivent mal leur soif.

Awa Sogodogo

Stagiaire

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