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Influence politique des chefs religieux : Vers un déclin inévitable !
Publié le mardi 20 mars 2018  |  La Nouvelle Patrie
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© aBamako.com par as
Visite du President Dioncounda Traore au Cherif de Nioro du Sahel
14/08/2012. Bamako. Hippodrome
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Certains leaders religieux, notamment musulmans, se prennent de plus en plus au sérieux au point de vouloir en imposer à ce peuple trempé dans l’acier républicain et démocrate.

Ils se comportent désormais en ayatollahs, faiseurs de président, mais déjà, leur comportement étonnent et irritent. Des lendemains qui s’annoncent peu enchanteurs pour eux et leurs sbires. Si çà dure, çà ne continuera pas et si çà continue, çà ne durera pas. Le temps est bien compté pour ces chefs religieux qui vicieusement sont dans la trajectoire du trafic d’influence sur le champ politique, au point que les responsables politiques ou même les postulants au redressement de notre pays, trembleraient à l’idée de ne pas avoir leurs faveurs, pour leurs onctions. Et pourtant, sur ce champ, nous n’avions nullement besoin d’eux. Que chacun reste dans son domaine et notre pays s’en porterait mieux. Çà continue depuis 2010, mais çà ne prospérera pas. Déjà des signes avant-coureurs s’annoncent. Le peuple malien s’offusque déjà de leur flagrante immixtion dans le domaine politique. La mayonnaise leur est malheureusement monté de travers leur faisant perdre du coup l’essentiel de leur mission dans un pays certes laïc, mais à plus de 97 % de musulmans. Leur brutale et injustifiable présence sur la scène politique nationale, a achevé de créer une confusion qui aujourd’hui, oblige le malien à s’interroger sur la réalité de son existence en qualité d’homme libre, démocrate et républicain. Sommes-nous mieux logés que les peuples vivant sous la coupe des pays des mollahs et autres Ayatollah ? Pourquoi devrions-nous, nous limiter à leur injonction lorsqu’il est question de notre avenir, de l’avenir de nos enfants ? Est-ce vraiment pour cela que, nous nous sommes levés pour revendiquer nos droits, tous nos droits civiques, politiques y compris ? Nos chefs religieux, puisque c’est de cela qu’il s’agit contrairement à ce que nous leur faisons croire, en leur faisant croire qu’ils sont des leaders, sont arrivés sur la pointe des pieds sur un sujet de société qui en son temps avait suffisamment bouleversé notre société, parce qu’il touchait les fondements de notre société, de notre vivre ensemble. La famille, le bouleversement qui s’annonçait et dont la molécule s’articulait autour de la femme et de la famille. Un code avec tout ce qu’il contenait de suppositions d’acculturation. Nullement prêts pour vivre ce difficile bouleversement, nous avions en son temps suivi et soutenu les religieux de notre pays afin que ce courant bouleversant s’estompe. Il est s’estompé, le palais a fait retirer le projet en passe de devenir une loi puisqu’il a été validé par le parlement, mais, tout comme les gouvernants de l’époque, nous avions vite baissé les bras, oubliant ou ignorant que, ces religieux regroupés sous le vocable HCI, devenu progressivement une institution, ne disait pas tout ce qu’il comptait faire. L’évidence aujourd’hui est qu’ils n’entendaient pas s’arrêter en si bon chemin et pire, qu’ils étaient décidés à aller beaucoup plus loin, c’est bien ce à quoi nous assistons aujourd’hui.

Nous les respecterons tant qu’ils se respecteront dans les limites de la mosquée, dans les limites de l’enseignement du Coran, de la morale sociale pour ceux d’entre nous qui obéissent au commandement du livre saint(Coran).

Les chefs religieux, musulmans aussi bien que chrétiens toutes obédiences confondues, méritent notre respect, tout le respect dû à leur rang de dignitaires religieux, seulement qu’ils se tracent eux-mêmes des limites, des lignes rouges. Or tel n’est plus le cas depuis un certain temps de part leur immixtion flagrante dans la vie publique, outrepassant souvent avec insolence leur rôle. Comme si au dessus de la République, à la manière de l’Iran, une autorité supérieure régentait nos vies. Nous ne réfléchissons plus par nous-mêmes, lorsqu’il est question de nous choisir des hommes ou femmes capables de par leur qualité et leur intelligence à nous diriger, mais à nous faire diriger par des hommes qui, très souvent ne gèrent que leurs seuls et uniques intérêts. Qu’adviendrait – il dans ce pays de laïc, le jour où un homme capable de redresser ce pays mais en déphasage total avec ces chefs religieux, viendrait à vouloir postuler, puisque nous sommes engagés à nous limiter à des consignes de vote, seulement à des consignes de vote? Est-ce que notre soutien massif au HCI en 2010 contre le code de la femme et de la famille nous enchaînera – t il au point de renier notre existence en temps que nation de démocrates et républicains convaincus? Aujourd’hui encore et encore, il faut vraiment le dire à haute et intelligible voix, nous nous inscrivons dans une honteuse abomination et, il ne nous reste qu’à détruire définitivement le carré des martyrs, où se reposent désormais, tous ces hommes et femmes qui sont morts pour la conquête de la liberté et de la démocratie. Aujourd’hui, moins d’une décennie après leur irruption dans le domaine politique, les maliens de plus en plus, enragent face à leur comportement pas du tout religieux, en inadéquation totale avec la pratique de l’islam. Ils se veulent désormais des faiseurs de président de la République et qu’est-ce qui nous dit que, demain, ils ne prétendraient tout simplement pas à l’onction d’un des leurs ? Mais déjà, ne sommes-nous pas presque une République islamique qui ne dirait pas son nom ? Alors levons-nous, car c’est maintenant ou jamais, puisque certains d’entre eux font déjà croire que c’est eux qui indiqueront la voie à suivre et pour le compte de celui pour qui ils se décideront de porter à Koulouba.

A suivre.

Sory de Motti.
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