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Cabral, 38 ans après : Dira- t – on un jour la vérité aux maliens ?
Publié le mardi 20 mars 2018  |  La Nouvelle Patrie
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L’âme d’Abdoul Karim Camara dit Cabral fauché dans sa tendre jeune vie, ne se reposera jamais tant que les tenants de l’histoire curieusement tous en vie, auprès de leurs enfants et petits enfants ne diront pas la vérité singulièrement, le lieu de sa sépulture.

A Gao contrairement à Lafiabougou comme l’avait indiqué le chef de la transition politico –militaire de l’après 26 mars. Samedi dernier encore, la procession funèbre n’a pas dérogé, elle s’est ébranlée avec ce que cela a comme dérangement sur la voie publique alors que la seule révélation des faits dans leur stricte réalité aurait suffit. Or, 37 ou 38 ans après son assassinat, les maliens restent toujours sur leur faim de la vérité, sans nouvelles sur les circonstances de sa mort aussi bien que, sur le lieu exact de sa sépulture. Une vérité que, nous traquons depuis le tout début du premier mandat du président ATT. Et pour cause. Dans la fournaise des mois ayant succédés aux événements du 26 mars, le président du CTSP, le Colonel Amadou Toumani Touré, tout puissant patron des commando- parachutistes de Djicoroni, un des acteurs clé de la répression estudiantine de ces années, avait fait montrer aux maliens sous les cameras de l’ORTM, une tombe banale comme étant celui de Cabral. Faux ! Mais en attendant, la révélation -découverte avait ému et soulagé fortement l’opinion nationale en raison de l’inestimable capitale de confiance dont jouissait l’officier supérieur auteur du coup d’état de la nuit du 25 au 26 mars de cette année. Fort donc de cette révélation, les maliens notamment, la famille de l’illustre disparu entamèrent leur deuil, jusqu’au moment où votre serviteur au journal le Challenger, après de longues investigations a fini par faire la révélation selon laquelle, la dépouille de Cabral n’avait jamais été enterré à Lafiabougou mais beaucoup plus loin, à des centaines de kilomètres de là, à Gao, à l’aéroport, en bordure de piste ou quelque part de ces environs. L’équipage de l’aéronef militaire après coup, rebroussa chemin aussitôt pour dormir à l’aéroport Hambodedjo de Sevaré parce que, ne disposant pas d’autorisation de vol nocturne. Le lendemain il regagna tranquillement sa base à Bamako.

Les faits sont têtus qu’importe la dimension des personnalités ayant trempé dans la conception et la diffusion d’un mensonge d’Etat.

Vivement préoccupés par notre révélation, les proches de Cabral vérifieront et trouveront juste le fruit de notre investigation, mais jamais, ils ne sont venus à nous, histoire de nous dire au moins merci. Un adage bamanan bien de chez nous, ne dit-il pas qu’à la hauteur d’un cultivateur à la tâche dans son champ, qu’à défaut de ne pouvoir lui offrir le moindre pot d’eau, se satisferait volontiers du petit mot’’ Ini Tchié’’ ? Pire, comme pour ne jamais donner raison à votre serviteur et au journal, ‘’Le Challenger’’, les personnalités au nombre desquelles, les présidents Moussa Traoré, Amadou Toumani Touré, les ministres Modibo Sidibé et Tiébilé Dramé, tous plus ou moins acteurs au moment des faits, et ironie du sort disponibles ici à Bamako, ne prendront leur courage pour dire enfin la vérité aux maliens et partant saluer l’ardeur journalistique d’une équipe déterminée et acharnée. Cabral était notre Segal au moment de son assassinat, raison de plus de notre attachement à la manifestation de la vérité. Mais, malheureusement, ce sont ces mêmes personnalités aujourd’hui encore qui continuent de croire en ce qu’ils ont fait de propre pour ce pays. Alors devrions-nous conclure que, la vérité sur la mort et le lieu de la sépulture de Cabral ne relèveraient que d’un simple et banal fait divers de société ? Dramatique que cela puisse l’être, les camarades de Cabral qui auraient pu mettre la pression sur les tenants démocratiques du pouvoir a l’effet de les amener à dire la vérité aux maliens, feront de son existence et de l’obscur flou qui entoure sa sépulture, un pitoyable fond de commerce. A chaque anniversaire, ils mobilisent des badauds pour amuser la galerie en compagnie de quelques membres de la famille. Pauvre Cabral, mais puisque la présidentielle approche, nous ne nous fatiguerons pas.

A suivre

Sory de Motti

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