A l’agropole de Kamalé, située dans la commune du Mandé, à 35 km de Bamako, la société service commercial Sylvain (SCS), spécialisée dans la cartonnerie internationale, réalise 50 hectares de plantation de manguiers, 5 ha de périmètres maraîchers et 4 ha destinés à la construction d’une usine de fabrication d’emballage en carton. Un projet soutenu par des partenaires techniques et financiers.
L’ambassadeur des Pays-Bas au Mali, Jolke Oppewal, dont le pays contribue financièrement et techniquement à certaines de ces réalisations, s’est imprégné de l’état d’évolution des activités en visitant, hier, ce site de production de SCS. Jolke Oppewal était accompagné du président directeur général de ladite société, Moussa Silvain Diakité.
Bâti sur une superficie de 200 ha, le verger de Kamalé dispose, aujourd’hui, de 50 ha plantés en manguiers Kent. La production attendue en 2020 est estimée à 2 000 tonnes, a révélé M. Diakité en présentant le projet au diplomate hollandais. En attendant, la SCS, dans le cadre de ses exportations, travaille avec 850 producteurs des régions de Koulikoro, Sikasso et du District de Bamako, qui lui fournissent des mangues fraiches. Ainsi, grâce à ce modèle de collaboration avec les petits producteurs, SCS encadre la certification de leurs vergers aux normes internationales. Par exemple, durant le premier trimestre 2017 de la campagne de mangues, SCS international a employé 350 saisonniers et distribué près de 260 millions de Fcfa aux producteurs pour acquérir 1.430 tonnes de mangues fraiches. La même année, les devises rapportées à l’Etat s’élevaient à 1,5 milliard de FCFA, selon les responsables de la société.
Quant à l’idée de construction de l’usine, elle est partie d’un constat : les importations d’emballage depuis le Sénégal, la Côte d’Ivoire, l’Europe et l’Asie représentent en volume plus de 10.000 tonnes et en valeur un peu plus de 12 milliards de Fcfa (en 2014). C’est pour cela, qu’après la réalisation des études de faisabilité, la BOAD a accepté de financer 50 % du projet, soit 2,3 milliards de FCFA. Les banques locales aussi ont mis la main à la poche : BNDA 665 millions de FCFA et BIM SA 790 millions de FCFA. En outre, la Banque allemande DEG KFW a apporté 325 millions de FCFA, en complément de l’apport personnel du promoteur à hauteur d’un milliard de FCFA.
L’entrée en production est prévue avant la fin de l’année, assure M. Diakité. Ainsi à son démarrage, l’usine emploiera, selon lui, 64 personnes à plein temps et 200 en emplois saisonniers avec un objectif de doubler ces chiffres au terme de la 3ème année d’exploitation.
Après avoir confirmé que «les mangues maliennes sont d’une qualité exceptionnelle», l’ambassadeur néerlandais a salué l’esprit d’initiative du promoteur. Selon Jolke Oppewal, le Mali a davantage besoin d’un entrepreneuriat dynamique capable d’organiser et de mettre en valeur son potentiel. Pour ce faire, les entrepreneurs auront, à l’en croire, besoin d’appuis techniques et financiers des bailleurs. Il a assuré que le soutien de son pays ne fera pas défaut.
«Le soutien des Pays-Bas, dans le domaine agricole, est disponible», a-t-il précisé, ajoutant que cet appui crée une synergie entre l’aide au développement et le développement du secteur privé, incontournable pour le développement du pays. A titre d’exemple, il a révélé que les Pays-Bas ont subventionné à hauteur de 150 000 euros, soit un peu plus de 98,2 millions de FCFA le développement des 50 ha. Aussi, des importateurs néerlandais ont contribué dans les activités de maraîchage, la formation technique et la mise à disposition de semences de qualité.