A l’issue de trois jours de combats acharnés, les djihadistes ont été défaits, par le GATIA et le MSA, soutenus par les FAMA et Barkhane, dans la région de Ménaka. Pendant ce temps, la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad) observe un silence de cimetière. A juste raison.
Tout a débuté, dimanche 11 février, aux environs de 17 heures. Décidés à débarrasser leur fief des Djihadistes, le GATIA et le MSA encerclent leur repaire : une forêt située à quelques encablures de Ménaka, non loin de la frontière nigérienne. Elle s’étend sur une longueur de plusieurs dizaines de kilomètres.
Alertés, certains djihadistes tentent de briser l’étau. Mal en leur a pris. En début de nuit, six djihadistes, qui tentaient de s’enfuir, ont été abattus.
La peur a changé de camp
Aux premières heures de la matinée du lundi 12 février, le GATIA et le MSA ont été rejoints par les Forces armées maliennes et barkhane.
Les trois premières forces s’occupent combattent au sol. Et Barkhane, les airs. Les hostilités peuvent donc commencer.
A l’issue de trois jours de combats, les djihadistes ont été défaits. On dénombre des dizaines de morts, côté barbus. Des armes et des munitions ont été saisies, dont des roquettes. S’y ajoutent des véhicules et des motos récupérées. Trois islamistes ont été arrêtés. Et remis aux forces de défense et de sécurité pour les besoins de l’enquête.
Du côté du GATIA et du MSA, on déplore un mort.
Au rang des djihadistes mis hors d’état de nuire, l’on cite le numéro 3 de l’Organisation de l’Etat Islamique au Sahara, Almahmoud Ag Iddar, alias Mokossi.
Ce n’est pas la première fois que le duo GATIA-MSA vient à bout des djihadistes. Avec le soutien des FAMA et barkhane. Au grand dam de la CMA, considérée, depuis toujours, comme l’allié des djihadistes. D’abord, par les forces françaises. Ensuite, par la Minusma.
Début mars, les affrontements, qui ont opposé le GATIA, et le MSA, soutenus par les FAMA et Barkhane, à Gao, Kidal et Ménaka, ont fait près de 80 morts dans les rangs du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) et de l’Organisation de l’Etat Islamique au Sahara (EI).
Silence de la CMA : les vraies raisons
Récemment, un officier français, à la tête de la Minusma dénonçait les liens étroits entre la CMA et les djihadistes.
« Pour venir à bout des forces armées maliennes ou du GATIA, la CMA a toujours eu recours à ses alliés djihadistes. Donc, les liens entre eux ne font l’objet d’aucun doute », déplore un officier de l’armée malienne, qui a requis l’anonymat.
Ce qui explique, selon lui, le silence actuel de la CMA. Plus prompt à se fendre de communiqués laconiques, que de participer à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, la CMA s’est discréditée aux yeux de l’opinion nationale et internationale.
En refusant de prendre ses distances avec les terroristes, elle s’est fait prendre les pieds dans son propre tapis : son double jeu avec les djihadistes.
C’est ce qui explique, en partie, son silence pour le moins coupable. Par peur d’en rajouter à la marginalisation, dont elle fait l’objet depuis quelques mois sur le plan national et international, elle fait le « mort ». Pour ne pas paraître plus « coupable » qu’elle ne l’est déjà.
C’est pourquoi, aussi, les FAMA, le GATIA et le MSA sont les seules forces, sur le terrain, à bénéficier de l’appui de Barkhane.
Une seule question, désormais, sur toutes les lèvres : pourquoi le GATIA, qui a toujours lutté pour l’intégrité du territoire national et contre les groupes terroristes, est « méprisé » par IBK ?
En d’autres termes, pourquoi IBK reçoit, à Koulouba, les leaders de la CMA et pas ceux du GATIA ?
En attendant de trouver réponse à cette question, le duo GATIA-MSA redonnent espoir aux Maliens. Surtout, après la déculottée subie, ces dernières semaines, par les « Groupes terro-risques », pardon, terroristes à Ménaka ; mais aussi, à Tinzawaten. Avec le soutien de la force barkhane et des FAMA.