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Edito : Symptômes d’état d’ivresse ?
Publié le mercredi 21 mars 2018  |  Le Pays
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Sommes-nous réellement sur la planète terre ? Impossible de le croire au regard de la façon par laquelle les choses se manifestent. Nous nous voyons dans un film de fiction, un roman imaginaire ou un rêve tout court.

Voilà ce lundi 19 mars 2018, dans l’après-midi, le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, reçoit les présidents des Conseils de base du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur. Une cinquantaine de présidents, avec à la tête de la délégation, le Président Habib Sylla, ces hommes prennent le risque de faire croire à IBK qu’il a le soutien des Maliens de la diaspora. Habib Sylla s’aventure à encenser le Président par de belles paroles tout en magnifiant son mandat de réussite totale. Lisez ce passage dit par Habib Sylla et posté par un membre de la présidence après la cérémonie « Nous sommes venus vous dire combien nous sommes satisfaits et contents de tout ce que vous avez fait et continuez de faire en faveur des Maliens de l’extérieur. Nous sommes pressés de vous entendre dire « allez, on y va ! » Grâce à vous, Monsieur le Président, au cours des cinq années, depuis votre accession à la magistrature suprême, les Maliens de l’extérieur ont pu rattraper les 27 dernières années perdues. »

Deux phrases frappent à l’œil : « allez, on y va ! ». Partir où ? Au nom de qui Monsieur Habib Sylla fait cette sollicitation ? Pas quand même les Maliens de la diaspora. Si des compatriotes ont trop souffert sous ce régime, c’est bien les Maliens de l’extérieur. Ils font face en même temps aux conditions difficiles sur la terre d’accueil et les négligences des fonctionnaires maliens mandatés pour s’occuper hors du Mali de leur situation. L’accord de réadmission, qui ne se rappelle pas ? Les questions lancinantes de cartes NINA de cartes biométriques… sont de nos jours les souffrances exprimées par ces Maliens qui ont été contraints faute de politique réelle de création d’emploi au Mali de prendre le chemin d’horizons parfois inconnus à la recherche d’un lendemain meilleur. Ces fils qui vivent hors du territoire n’ont jamais reposé l’espoir sur les autorités maliennes. Malgré les conditions peu favorables, ils ont tout le temps contribué à l’essor de l’économie malienne, au développement rural dans plusieurs localités à travers des dispensaires, routes, écoles, adductions d’eau et autres.

Quand IBK était en campagne, le candidat Kankelentigui avait promis à la diaspora malienne des conditions de vie décentes. Mais sous son régime, elle a le plus souffert. Alors s’inscrive dans la dynamique d’accompagner IBK pour 2018 au nom de cette diaspora ne peut relever que de l’utopie. On pourrait aussi qualifier cela de manifestation certaine de symptômes chez quelqu’un en état d’ivresse. Jamais une personne bien portante n’osera s’exprimer ainsi.

Pour preuve qu’Habib et ses compagnons étaient hors d’eux-mêmes, Habib balaie aussi d’un revers de main tous les efforts fournis pendant les 27 ans de démocratie avant l’arrivée d’IBK. C’est du zéro pointé. Pensez-vous qu’étant moralement stable, l’on peut dire de pareils propos ? Je doute fort.

Si vous vous souciez du peu que vous gagnez, cherchez à préserver cela autrement que de vous comporter comme un chien et son maître car cet animal est fidèle à son maitre quoi qu’il arrive. Malheureusement pour eux, les Maliens de la diaspora sont des humains qui ne pensent qu’à l’intérêt de la République. Si le chef ne s’exécute pas comme il le faut, ils le lui diront. Et cela n’a jamais fait défaut. La vérité qu’on attendait de Habib était de dire à IBK que la diaspora malienne est déçue de son mandat.

Boubacar Yalkoué

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