Depuis quelque temps des membres du comité AEEM (Association des élèves et étudiants du Mali) sèment la terreur au lycée Massa Makan Diabaté de Baco-Djicoroni. Les camarades élèves et les professeurs sont les cibles de ces délinquants scolaires qui ont toujours recours à la force s’imposer et imposer leurs décisions.
Des insultes grossières, des jets de pierres, des innocents poignardés, des ‘’grins’’ de thé dans l’enceinte même de la cour de l’établissement en plein cours… Voilà le climat invivable qui prévaut au lycée Massa Makan DIABATE, depuis plus d’une année.
Tout se passe sous le regard impuissant du proviseur, dont le chauffeur a même été poignardé pour avoir tenté d’interdire le thé dans l’enceinte de l’école.
Si la colline de Badalabougou est un nid de délinquants avérés, le lycée Massa Makan Diabaté, selon plusieurs sources concordantes, s’illustre de plus en plus par le caractère violent de plusieurs membres du comité AEEM de cet établissement. Ces élèves, dont le comportement peu courtois n’échappe à personne, n’hésitent pas de brandir des machettes et de couteaux « six », pour dissuader enseignants et élèves qui se mettent sur leur chemin.
La semaine dernière, une enseignante a échappé belle d’une attaque de ces « rois » du lycée qui se moquent des règles de leur établissement.
« Ils voulaient entrer en classe à seulement 35 minutes de la fin du cours. J’ai simplement refusé, car selon les règles, les retardataires ne sont autorisés à accéder en classe après 15 minutes. Ils m’ont lancé des insultes ‘’père et mère’’ avant de retourner dans leur grin de thé dans l’enceinte même de la cour. Si des dispositions urgentes ne sont pas prises, nous ne sommes pas à l’abri de mort d’homme à cause de ces délinquants. Ces élèves se disent être des protégés de certains responsables de l’académie de la rive droite. Nous avons peur pour notre vie ici », nous a confié l’enseignante agressée, il y a trois jours.
À côté de cette enseignante, une autre victime de ces élèves ne tarit pas de commentaires pour charger les membres du comité AEEM de ce lycée.
« Vous voyez ces vitres brisées ? Certains élèves ont jeté des cailloux sur les fenêtres et les portes de l’administration. Ils ont cassé les vitres du bureau du proviseur, du censeur et du responsable de la billetterie. Ils proféraient des injures et des menaces de mort aux enseignants et administrateurs, juste, par ce qu’un enseignant leur a demandé de baisser le ton de leur téléphone dans la cour. Voilà l’enfer dans lequel nous vivons depuis plus d’une année ici », a-t-il déploré avant d’interpeller le gouvernement à agir vite.
Une autre enseignante a quant à elle décidé de demander une affectation pour une autre école.
« Mes dossiers sont à la Direction des ressources humaines de l’éducation. Je ne peux pas rester dans ce nid de délinquants. Le cas du chauffeur de notre proviseur est l’exemple palpable. Les individus qui l’ont poignardé continuent de semer la terreur alors que la plainte contre ces hors-la-loi dort encore dans le bureau du procureur de la Commune V. Tous les membres de ce gang de l’AEEM sont armés », a-t-elle clamé.