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Haut conseil des maliens de l’extérieur (HCME): Sale temps pour le président Habib Sylla
Publié le vendredi 23 mars 2018  |  Infosept
Conférence
© aBamako.com par momo
Conférence de presse de HCME
Bamako, le 20 aout 2015 Habib Sylla a animé une conférence de presse sur l’élection du HCME au Radisson
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Le torchon brule sérieusement aujourd’hui, entre M. Habib Sylla, président du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur, et d’autres membres du bureau et plusieurs militants de la structure. Pour cause, d’une part, sa déclaration politique, du haut de la salle des Banquets du palais de Koulouba, diffusée par l’ORTM le 19 mars 2018, sollicitant la candidature du Président IBK à l’élection présidentielle de juillet prochain ; d’autre part, pour avoir présenté des responsables du HCME comme étant prêts à devenir des «directeurs de campagnes» en faveur du président IBK pour cette même élection.

Chose promise, chose due, dit-on. Les Maliens établis à l’étranger ont désormais leur Maison depuis le jeudi 15 mars 2018, date de son inauguration par le président IBK. La joie était perceptible du côté du pouvoir d’avoir pu honorer un engagement, en offrant aux Maliens établis à étranger une Maison digne de leur contribution à l’économie et à la cohésion sociale du pays.

Aussi, du côté de nos compatriotes vivant à l’étranger, on lisait la satisfaction sur leur visage après l’inauguration du joyau architectural, qui a couté au budget national plus d’un milliard de F CFA. Aussi, au cours de cette cérémonie d’inauguration 14 Maliens ont reçu des médailles, dont Habib Sylla qui a été décoré Officier de l’ordre national. Après cette inauguration et ces décorations, c’est-à-dire, les lendemains des 16 et 17 mars, nos compatriotes ont tenu la session annuelle du Conseil d’administration du HCME.

C’est après cela que les participants de ces rencontres, président de base du HCME, venus d’un peu partout à travers le monde ont été reçus le 19 mars au Palais de Koulouba par le président de la République. Et, du haut des tribunes de la salle des Banquets du palais présidentiel, M. Habib Sylla, tout nouveau Officier de l’ordre national, animé d’un, on ne sait quel esprit, fera une déclaration haute de gamme. «Nous sommes pressés, nous sommes pressés M. le Président de la République de vous entendre dire, allez suivez-moi, on y va ! Vous n'allez pas hésiter d'avancer avec nous, parce que vous savez que nous sommes des soldats engagés, chaque malienne et chaque malien ici présent, est prêt à être le directeur de campagne de 2018. Avancez, permettez-nous de vous accompagner. Les Maliens de l’extérieur vous avez dit Habib, Habib dit alors IBK».

En outre, M. Sylla a déclaré : «Nous sommes venus vous dire combien nous sommes satisfaits et contents de tout ce que vous avez fait et continuez de faire en faveur des Maliens de l'extérieur. Grâce à vous, M. le Président, depuis votre accession à la magistrature suprême, les Maliens de l'extérieur ont pu rattraper les 27 dernières années perdues».

Ces propos du premier responsable du HCME, ont choqué beaucoup de maliens de l’extérieur. Ainsi, comme une réponse du berger à la bergère, les réactions fusent d’un peu partout, de la part des Maliens, surtout ceux établis à l’étranger pour inonder, d’abord les réseaux sociaux, notamment Facebook. Ensuite, c’est un communiqué de presse des maliens de France qui déclarent ouvertement être contre le positionnement du président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur et de son bureau.

Ce communiqué, daté du 20 mars 2018 et signé de plusieurs associations de maliens vivants en France exige la suspension du Président Habib Sylla. «Nous, Maliens de France, membres des différentes associations signataires du présent communiqué, avons appris avec amertume et indignation sur les antennes de l’ORTM au soir du 19 mars 2018, les déclarations publiques et solennelles du Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME), M. Habib Sylla sollicitant la candidature du Président de la République sortant, M. Ibrahim Boubacar Keïta à l’élection présidentielle de juillet 2018.

D’autre part, notre indignation a atteint le summum quand le Président du HCME, par la même occasion a présenté des premiers responsables du HCME réunis comme étant prêts à devenir des «directeurs de campagnes 2018» indique le communiqué. Car, poursuit le communiqué, l’article 1, paragraphe 2 des statuts du HCME dispose : «le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur est une association reconnue d’utilité publique. Il est un organe consultatif à caractère associatif, apolitique, laïc, non discriminatoire et à but non lucratif». Ainsi, en incitant et en soutenant une éventuelle candidature du chef de l’Etat sortant pour la prochaine présidentielle, M. Sylla a foulé aux pieds les textes fondamentaux du HCME.

Pour les observateurs avertis, il faudrait comprendre dans cette déclaration de M. Sylla, une certaine politique du «tu me confortes dans ma position, je te soutiens sans faille» et celle qui consiste à aller dans la direction du vent. Et, aujourd’hui, la question que bon nombre de Maliens se posent est de savoir : le président du HCME qui avait boycotté la Conférence d'entente nationale est-il habilité à parler au nom de tous les Maliens de la Diaspora quand on sait qu'une autre structure, à savoir le CSDM est très actif et de plus en plus influent pour représenter les Maliens qui sont établis à l’étranger ?

En outre, le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur créé à la suite de la Conférence Nationale serait aujourd’hui une coquille vide du fait de M. Sylla qui n’œuvrerait pas pour la promotion, l’unité et la solidarité dans la défense des intérêts des Maliens de l’extérieur.
Au moment où nous mettions sous presse cet article, le directoire du Haut Conseil des Maliens de l'extérieur était en concertation pour forcer Habib Sylla à démissionner après cette déclaration politique en faveur d'IBK. Les membres affirment qu'ils agissent ainsi pour préserver le caractère neutre de l'organisation.

En somme, pour ses manquements aux textes du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, M. Habib Sylla, tout nouvel officier de l’ordre national serait devenu persona non grata pour beaucoup de nos compatriotes établis à l’extérieur.

Dieudonné Tembely
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