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Réseau de l’entreprise en Afrique de l’OUEST (REAO): La politique industrielle du Mali au cœur des échanges de la rentrée annuelle 2018
Publié le vendredi 23 mars 2018  |  Infosept
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© aBamako.com par FS
La rentrée annuelle du Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO-Mali)
L’édition 2018 La rentrée annuelle du Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO-Mali) s`est tenue le vendredi 16 Mars 2018 à l’hôtel Azalaï Salam et était présidée par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga.
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Le Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO) a tenu le weekend dernier sa traditionnelle rentrée annuelle à travers un diner gala. Le thème retenu pour l’édition 2018 portait sur «quelle politique industrielle pour un développement accéléré du Mali ? ».

L’événement a regroupé autour du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, le ministre du Développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, celui de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif, l’ambassadrice de France au Mali, Mme Evelyne Decorps et le président du patronat malien, Mamadou Sinsy Coulibaly. C’était devant tout ce que le Malien a comme patrons d’entreprises.

Pour exposer sur le thème, les responsables du REAO, avec à leur tête M. Houd Baby, président dudit réseau, ont fait appel au Dr Carlos Lopez de la Guinée Bissau. Ainsi, pour le président du REAO, si, au Mali l’obstacle principal semble lié à l’absence d’infrastructures adéquates pour soutenir l’engament volontariste des industriels, aussi, la question de choix stratégique se pose.

Pour lui, nous devons avoir une vision en concentrant les efforts sur les avantages comparatifs. M. Baby n’a pas manqué de rappeler que le Mali est le premier producteur de coton, de riz et de bétail au sein l’UEMOA mais, qu’il reste le plus grand importateur de lait de cette même zone. En outre, il fera savoir que faute d’énergie, les entreprises maliennes tournent aujourd’hui à 50 % de leur capacité installée. Aussi, dit-il, l’Etat n’accorde que 0,01 % de la part du budget au secteur industriel, avant de souhaiter un changement de politique à ce niveau.

Ensuite, Dr Carlos Lopez exposera le thème en soulevant les obstacles qui entravent le décollage industriel de nos Etats et qui impactent négativement sur les programmes et projets de développement. Ainsi, rappellera-t-il, que seul une dizaine de pays africains ont des comptes nationaux à jour. Et cela, dit-il, à cause des imprécisions liées à l’état des économies en termes de grandeur et de qualité. Pour lui, un autre problème est la maîtrise de l’état de civil par nos Etats. Car selon lui, près de la moitié de nos populations n’ont pas de pièces d’identification.

A cela il faut ajouter la méconnaissance du territoire et du régime foncier. Par conséquent, les diagnostics sont faussés. Les planifications sont faites non sur la base de connaissances réelles, mais sur la base de projections émanant très souvent des institutions de Breton Wood. Aussi, la qualité des diagnostics est fortement entachée à cause de cette absence de statistiques fiables. C’est en cela, dit-il, qu’il faut poser le débat sur l’industrialisation des Etats africains. Comme solution pour un développement industriel accéléré, Dr Carlos Lopes propose à notre pays d’investir sur le long terme, en focalisant ses efforts sur un certain nombre de chaînes de valeur spécifiques aux domaines où il excelle pour ajouter de la valeur. Pour le conférencier, les autorités maliennes peuvent aussi opter pour la création de parcs industriels qui peuvent fournir des produits de forte consommation, comme dans le domaine agricole.

Quant au ministre de l’Economie et des Finances, le Dr Boubou Cissé, il dira que malgré quelques avancées avec la mise en place du guichet unique pour la création d’entreprises et un climat attractif pour les affaires au Mali, les défis à relever en termes de réalisation d’infrastructures sont énormes. Il s’agit pour lui, du fait que la plupart des zones industrielles ont été détournées de leur vocation pour en faire des centres commerciaux ou des maisons à usage d’habitation. Aussi, dit-il, la mise en valeur, d’autres ressources, comme l’eau, l’électricité, la téléphonie, n’a pas suivie. Il révélera que pour résoudre en partie le déficit énergétique, l’Etat malien va investir 260 milliards de FCFA dans des projets énergétiques pour les trois ans à venir.

Pour sa part, le Premier ministre a rappelé les différentes phases de l’industrialisation de notre pays, qui sont selon lui, l’étatisation, la désétatisation et la privatisation. Aujourd’hui, dit-il, les défis restent les mêmes, à savoir la réalisation d’infrastructures, l’amélioration de la qualité des ressources humaines, le renforcement de la relation entre distributeurs et industriels nationaux. Selon lui, le rôle de l’Etat est la création d’un environnement propice au développement des activités de l’entreprise.

Il s’agira, par exemple, d’assurer la sécurité et la stabilité nationale et institutionnelle pour permettre à notre pays de continuer à se développer dans un contexte démocratique permettant l’amélioration des conditions de vie de la majorité de nos populations.

Notons enfin que la rentrée annuelle du REAO-Mali célébrée chaque année à travers un diner gala, s’impose comme un cadre d’échange constructif, de sensibilisation, de mobilisation autour de la problématique de l’entreprise entre politiques, milieux d’affaires, PTF et les experts à la notoriété internationale. Le but est de permettre l’harmonisation de la politique nationale industrielle en vue de l’adoption d’une démarche stratégique cohérente et inclusive pour une transformation structurelle de notre économie par la maîtrise de la chaîne de valeur des différents secteurs prioritaires ciblés en termes de potentiels et de niveau de production.

Dieudonné Tembely
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