Le piège d’une « perturbation atmosphérique » n’a pu être évité ; une grave tempête de sable, et cela, juste après une abondante pluie d’obus qui s’était abattue sur Kidal, la ville que devait visiter hier jeudi, le Premier ministre. Soumeylou Boubeye Maïga a dû prolonger son séjour à Tessalit, en attendant de voir l’orage se calmer. C’est la limite de la volonté et des incantations, qui ne suffisent plus pour fouler le sol kidalois, terroir des Oullimendens hier, et des Ifoghas aujourd’hui. Les faits sont têtus, les terroristes sont là.
Seul un climat social apaisé issu d’étroites concertations politiques, entre des parties qui respectent leurs actes, peut contribuer au retour de la paix et la réconciliation nationale. Il faut donc créer les conditions pour que les parties respectent leurs actes.
Le Premier ministre visitera-t-il Kidal ce vendredi ? Tout dépendra de météo politique et sécuritaire, si les ballets diplomatiques nocturnes ont permis de porter conseil.
Quoi de plus normal qu’un Premier ministre malien se rende à Kidal en territoire ? Rien de tel pour réaffirmer et renforcer l’unité et l’autorité de l’Etat, qui voit-on ne se décrètent plus depuis cette visite de Moussa Mara à Kidal, le 17 mai 2014.
Si le PM Soumeylou y arrivait, devait-il également garder à l’esprit qu’aller à Kidal n’est pas une fin en soi. Mais il faut y fleurir l’étendard national, l’amour d’appartenance au Mali dans les cœurs et les esprits des enfants de Kidal. Et surtout éviter une ultime humiliation en se soumettant à des exercices protocolaires devant un étendard autre que le Vert-Jaune-Rouge, comme en territoire étranger. Il ne s’agit pas de voir Kidal et mourir. Monsieur le Premier ministre, il ne faut pas effacer la présomption d’appartenance et d’autorité de l’Etat malien !