Alternance ! Un mot bien à la mode. Sa résonnance nourrit les esprits de beaucoup d’hommes politiques qui espèrent, par le truchement de l’alternance, réaliser leur rêve de conquête du pouvoir. Pour eux, alternance est synonyme de changement. Ce qui n’est pas forcément vrai. De quel changement s’agit-il au juste?
En effet, il faut se garder de faire rêver la population en lui promettant de grands bouleversements pour changer l’ordre des choses afin que le pauvre sorte de sa misère, que le paysan vive enfin des fruits de son labeur, que les chômeurs trouvent du travail, que l’or du Mali reste au pays, que le coton de la Cmdt soit transformé sur place et tutti quanti.
Un vrai programme qui ne laisse personne indifférent, mais qui doit être bien assis sur des fondements réalisables.
En d’autres termes, l’alternance en tant que telle n’est pas synonyme de bonheur de la population. Il faut beaucoup plus, notamment prouver qu’il ne s’agit pas simplement de changement d’hommes, mais de système politique voire économique, pour créer les conditions de réalisation des aspirations du peuple au bonheur et au bien-être.
C’est en ce sens que l’élan de regroupement autour de candidats uniques (sont-ils d’ailleurs uniques s’il y en a plusieurs de plusieurs groupes de l’opposition ?) trouve tout son sens si cela se fait autour d’un programme consensuel, prenant en compte le changement qualitatif tant attendu dans la vie des Maliens.
C’est pour dire que l’alternance doit avoir un contenu prometteur pour l’avenir du Mali et non se résumer à un simple changement d’hommes, comme ce qui s’est toujours passé au Mali depuis le renversement du régime du Général Moussa Traoré, laissant donc les mêmes causes produire les mêmes effets. Pour faire passer la pilule on s’est limité à proposer des palliatifs en lieu et place de remèdes. Pour extirper un mal, on l’attaque à la racine. Voilà au moins un principe autour duquel il y a consensus.