Le Conseil national du crédit a tenu, la semaine dernière, sa première réunion ordinaire au titre de l’année 2018, à l’Agence principale de la BCEAO à Bamako. L’événement a été présidé par le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, en présence du directeur national de la BCEAO, Konzo Traoré.
A la fin de cette session trimestrielle, le ministre Cissé a déclaré à la presse que la réunion s’est, entre autres, penchée sur la situation du secteur bancaire et financier de notre pays. Situation qui a évolué de manière stable malgré les inquiétudes liées à la dégradation du portefeuille des banques, a déploré le ministre.
Un portefeuille (en finance) désigne une collection d’actifs financiers, détenus par un établissement ou un individu. Il peut aussi désigner des valeurs mobilières détenues à titre d’investissement, de dépôt, de provision ou de garantie.
Outre cela, le non-respect des ratios prudentiels par rapport à Bâle II, Bâle III (transposition de normes instaurées pour développer la résilience du système bancaire, rendre le système bancaire plus solide, et plus attractif vis-à-vis de l’extérieur est une autre source de préoccupation, a-t-il indiqué. Face à ce constat, il a été demandé aux banques d’être plus vigilantes, afin d’aller vers le respect de ces ratios et d’améliorer la qualité de leur portefeuille, a-t-il expliqué.
Le Conseil s’est, en plus, intéressé à la situation de la monnaie et du crédit, notamment aux conséquences sur les banques de cette politique de la monnaie et du crédit prise en 2015, par la Banque centrale. « Cette politique, assez restrictive, a eu pour conséquence d’assécher les liquidités auprès de nos banques. Par conséquent, les banques n’arrivent pas à être financées. Elles sont moins présentes sur le marché monétaire régional en ce qui concerne les souscriptions pour les titres publics », a précisé Boubou Cissé. Il a déploré le fait que cette situation impacte le financement de notre économie nationale. A titre d’exemple, le ratio encours de crédit de nos banques à l’économie, par rapport au PIB, est de 27%, contre 45 à 50 % dans certains pays de la sous-région.
Pour inverser ces tendances, le Conseil a suggéré de faire remonter certaines des préoccupations qui entravent le financement de l’économie nationale au niveau du Comité de politique monétaire.
«Il s’agit de voir comment donner plus de souplesse à cette politique monétaire restrictive», a souligné le président du Conseil national de crédit. Sur un tout autre chapitre, Boubou Cissé a révélé qu’il a été présenté, au Conseil, le premier draft du rapport de l’étude d’évaluation de la politique de subvention des intrants dans le secteur agricole.
Après examen, les membres du conseil ont fait des propositions d’amélioration de cette première mouture afin de pouvoir éclairer, à long terme, les décisions des autorités en matière de subvention des intrants. Pour le ministre, la mise en œuvre des recommandations devraient permettre à notre système bancaire et financier de mieux se tenir dans les jours à venir face au contexte international auquel nous faisons face.