Influent dans le milieu jeune, le leader du Collectif pour la Défense de la République (CDR), Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath compte soutenir un candidat à l’élection présidentielle de juillet 2018. Mais quel candidat? Mystère!
Les ennemis d’hier se retrouvent. Après avoir fait échec au projet de révision constitutionnelle, les opposants d’Ibrahim Boubacar Keïta se préparent à faire front commun pour lui barrer la route en juillet 2018. Le Collectif pour la Défense de la République (CDR) est le maillon clé de ce combat. Le week-end dernier, l’organisation a tenu son congrès au Carrefour des Jeunes afin de décider des directives à suivre pour l’échéance électorale à venir.
La salle est pleine à craquer, l’entrée est minutieusement filtrée par des agents de sécurité. Et la majorité des ténors de l’opposition étaient au rendez-vous. Au nombre desquels : Soumaila Cissé, président de l’URD, Tiébilé Dramé du PARENA, Cheick Modibo Diarra, Moussa Sinko Coulibaly, Souleymane Koné des FARE An ka wuli.
« Aucun candidat ne peut battre seul Boua, (IBK). Parce qu’au Mali, l’élection n’est pas une question de programme mais d’argent », a déclaré le porte-parole du CDR, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath. « Quand je dis argent, il ne s’agit pas de l’argent qu’on distribue aux électeurs mais il s’agit d’avoir les moyens de sillonner l’ensemble du pays. Et IBK sera le candidat le plus riche pour faire cela », a-t-il expliqué. D’où, selon lui, la nécessité de trouver un candidat consensuel pour lui barrer la route.
« Il faut qu’on aille en rang serré. Sinon, nous allons foutre nos doigts dans l’œil », a déclaré Tiébilé Dramé. Depuis plusieurs mois, le président du PARENA a fait de la candidature unique de l’opposition son cheval de bataille.
Comme lui, les autres leaders de l’opposition sont tous unanimes sur deux choses: « le bilan d’IBK est sombre, il faut un opposant à la tête du pays en 2018 ». Mais sur quelle base ? Qui sera ce candidat consensuel? Mystère !
« Alternance d’accord. Mais nous allons faire alliance sur quel projet ? Il faut préciser les règles du jeu dès maintenant. Car tout le monde veut devenir président et les politiciens sont forts en manipulation », prévient Abdine Sangaré de YELEMA, parti de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara. Et comme pour écarter les anciens du mouvement démocratique, il interroge : « qui a moins de 50 ans parmi les gouvernants actuels ? ».
« Le plus difficile c’est de faire front commun pour prendre le pouvoir. Nous allons régler nos divergences de vue après », répond le représentant du mouvement ‘’Mali Kanu’’, dirigé par Modibo Koné, ancien PDG de la CMDT (Compagnie Malienne du Développement des Textiles).
Seule certitude : à l’issue de ces concertions, le CDR a décidé «de ne pas présenter de candidat». Mais de «soutenir le candidat qui adhérera aux valeurs du CDR et répondra aux critères définis par le CDR».
Très populaire au sein d’une frange importante de la jeunesse, le leader du CDR, Ras Bath est courtisé par beaucoup d’opposants. « Aujourd’hui, personne ne peut prendre le pouvoir sans le soutien de la jeunesse. Il faut échanger avec les jeunes, comprendre leurs besoins pour trouver des solutions » lâche Soumaila Cissé, président de l’URD.
Le grand absent de cette rencontre est Oumar Mariko du parti SADI.