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Délocalisation de l’IER : Un sujet tabou, mais indispensable !
Publié le jeudi 16 mai 2013  |  Waati




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La voracité des maires et des spéculateurs fonciers tapis dans certaines mairies et agences immobilières du pays ne doivent pas servir de prétexte pour occulter les questions essentielles sur l’avenir du District de Bamako. Faut-il maintenir l’Institut d’Economie Rurale (IER) avec toutes les conséquences sanitaires et sécuritaires que l’on sait sur les populations riveraines en plein cœur d’une zone habitée ? Telle est la question que nos autorités doivent trancher à un moment ou à un autre. Pour retarder coûte que coûte cette réflexion, qui parait inéluctable, les agronomes citadins de l’IER qui se sont entre temps embourgeoisés, n’hésitent pas à monter au créneau.


Créé en 1960, l’IER est un institut de recherche ayant pour mission de contribuer à la productivité agricole par des recherches mieux adaptées aux besoins du monde rural, de préserver les ressources naturelles, d’accroître la sécurité alimentaire et le revenu des agriculteurs et d’assurer un développement rural durable faisant le secteur du développement rural, le moteur de la croissance économique du pays. Il compte 814 agents dont 250 chercheurs de diverses spécialités. Situé à Sotuba, il vient d’être rattrapé par l’urbanisation galopante de la ville de Bamako.


S’il est vrai que la place d’un agriculteur est dans son champ, il n’en demeure pas moins que la place des agronomes est aussi dans la campagne. Depuis la fin de la ruralisation des cadres, les techniciens du secteur agricole à l’image de beaucoup d’autres secteurs ont pris goût à la vie citadine au détriment de leur vocation d’homme de terrain. Rien que le fait de penser à une vie en campagne, certains travailleurs de l’IER ont la chair de poule. Pourtant, ils sont techniciens ou ingénieurs agricole ! En ce qui concerne la délocalisation de l’IER qui concerne la plus part des cadres Maliens du secteur agricole, même si le sujet parait tabou aujourd’hui, il n’en demeure pas moins qu’il est inéluctable dans un futur très proche. Tout comme l’a été l’aéroport d’Hamdalaye, la zone industrielle, les abattoirs et autres. À défaut de maitriser l’urbanisation galopante de nos villes, nos autorités doivent faire des choix plus ou moins douloureux. Dans ce cas précis, cédée aux caprices des travailleurs qui ont la phobie de la campagne au détriment de la sécurité et la santé des populations riveraines de l’IER, serait une erreur fatale. Même si les travailleurs ont gagné une bataille pour le maintien de la structure à Sotuba, il y a fort à parier que la guerre n’est pas finie. S’ils ont pu faire plier les autorités au sein desquelles ils sont fortement représentés, par contre il n’est pas évident qu’ils puissent étouffer la grogne populaire des victimes des activités de l’IER.


En effet, comme tous les champs au milieu des habitations, celui de Sotuba qui fait plusieurs hectares n’a pas que des avantages pour les populations riveraines. En plus des moustiques et autres insectes nuisibles qui pilulent dans la structure et ses environs surtout pendant l’hivernage, la cours de l’IER qui est un champ à perte de vue, est loin d’être un nid de sécurité. Bien au contraire, elle serait un cache idéal pour malfrats et autres bandits de grand chemin de Bamako. Selon un riverain, à chaque hivernage, le paludisme devient une préoccupation pour eux, compte tenu de la proximité des champs de l’IER. Il a ajouté, qu’à leurs yeux, la délocalisation n’est qu’une question de temps. Pour un autre riverain, le refus des travailleurs s’explique par le fait qu’ils vivent pour la plus part loin des calvaires que, eux ils endurent à côté de la structure. Au lieu de répondre aux vraies questions concernant ce sujet, certains responsables se font le plaisir de politiser cette affaire en accusant l’ex PM Cheick Modibo Diarra d’avoir voulu vendre l’IER à certaines agences immobilières de la place. S’il faut être logique avec soi même, qui a bradé nos sociétés et entreprises d’Etat pendant les 20 ans de notre démocratie ? Qui a bradé la zone aéroportuaire de Hamdalaye à travers l’ACI ? Qui et qui ont vendu les espaces publiques de nos villes ? Même si le manque de courage politique empêche beaucoup de répondre à ces questions ou même d’aborder la question en public, tel n’est pas le cas de CMD qui n’a surement rien à se reprocher. Alors, il serait sage qu’on ne se trompe pas de combat, si l’on veut rompre avec la tradition politique qui a plongé notre pays dans le chao qu’il connaît aujourd’hui. Même si nous ne sommes pas d’accord avec la cession de nos terrains à usage d’habitation aux agences immobilières, il n’en demeure pas moins que l’IER n’est plus à sa place.

A suivre dans nos prochaines parutions le cri de cœur de certains riverains qui demandent à l’Etat de penser pour une fois aux victimes quotidiennes du paludisme et des bandits dans les environs de l’IER.



Lamine Diallo

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