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Choguel, lors de la conférence débat sur les 27 ans de la démocratie au Mali : « Arrêtons de nous mentir et de mentir au peuple malien »
Publié le mardi 27 mars 2018  |  Le Sursaut
Atelier
© aBamako.com par Androuicha
Atelier sur la stratégie de la communication gouvernementale.
Bamako, le 10 mars 2015 au CICB. Le ministre de l`Economie Numérique, de l`Information et de la Communication, M. Choguel Kokala MAIGA a ouvert un atelier de 3 jours sur la stratégie de la communication gouvernementale.
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Avant-hier, dimanche 25 mars dans la matinée, le Groupe Patronal de la Presse Malienne en partenariat avec la Maison de la Presse, a organisé une conférence débat sur le thème : « Mouvement démocratique : 27 ans après, défis et perspectives ». Sur le plateau comme panelistes : Professeur Aly Nouhoum Diallo (Adema), Souleymane Koné (Fare), Belco Tamboura (Observateur) et Hamidou Konaté (éditions Jamana), tous militants du mouvement démocratique. L’éclat de cette conférence-débat a été rehaussé par la présence du Dr Choguel Kokalla Maïga président du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) qui n’a pas manqué d’indiquer sur le bilan du mouvement démocratique qu’il est temps d’arrêter : « de nous mentir et de mentir au peuple ».





Sur initiative du Groupe Patronal de la Presse malienne, toutes les iconditions étaient réunies pour offrir au grand public un débat de belle facture. Cette conférence-débat portait sur le thème « Mouvement démocratique « 27 ans après, défis et perspectives ». Etaient attendus des invités, tels : Pr Aly Nouhoun Diallo (Adema Association), Dr Choguel Kokala Maïga (MPR), Keba Diarra (RPM) et Mohamed El Madani Diallo (Adema PASJ). Mais finalement ce sont les deux premiers qui ont répondu à l’appel de la presse malienne. Et les absents furent remplacés par Hamidou Konaté (des éditions Jamana), Souleymane Koné (du parti Fare) et Belco Tamboura( du journal Observateur). Le débat avait comme modérateur principal, El Hadj Chahana Takiou, Directeur de publication du journal 22 septembre.

« Mouvement démocratique : 27 ans après défis et perspectives », voilà la thématique sur laquelle les panelistes ont largement débattu. La première question était relative au bilan du mouvement démocratique. A tour de rôle, chacun des panélistes dira que la lutte de mars 1991 a bien atteint son objectif. Cependant, le Professeur Ali Nouhoun Diallo, en refusant de faire un bilan, a invité les uns et les autres à sortir des tranchées et des postures. Selon lui parmi ceux qui ont écrit l’ouvrage ‘’Le Mali sous Moussa Traoré’’, il y en avait certains qu’il croisait chez feu Pr Abdrahamane Baba Touré et qui étaient dans la bataille pour l’avènement de la démocratie.

« Je parle de certains de ces auteurs dont le Professeur Abdrahamane Touré, Oumar Issiaka Bah, Djibril Diallo, celui-là même avec qui nous avons rédigé beaucoup de tracts au sein du Regroupement des Patriotes Maliens (RPM) » a-t-il révélé avant d’affirmer qu’il n’est pas bon de cloisonner les démocrates et les républicains maliens, car selon lui l’avènement de la démocratie fut une longue lutte. A titre d’exemple, il a évoqué le cas du ministre Tiéna Coulibaly, qui fut jugé et acquitté par le tribunal des vainqueurs. «Beaucoup sont dans le mouvement démocratique, s’ils avaient été jugés, ce n’est pas évident qu’ils seraient acquittés comme Tiena Coulibaly fut ».

Faire un bilan des 27ans du mouvement démocratique n’est pas son souhait, mais il dira que matériellement ce mouvement a eu des succès, à titre d’exemple il a parlé de la salle qui abrite cette conférence-débat, à savoir la Maison de la Presse, construite et offerte aux journalistes sous la démocratie. Au-delà de cet aspect, il affirme qu’il existe de nombreux points noirs. « Nous discutons aujourd’hui ici pendant que le Premier ministre Soumeylou est en train de chercher à souder le nord et le sud, pendant que nous tous, sommes inquiets si notre pays ne sera pas coupé en deux. Ceux qui vont venir après nous vont gouverner quoi ?, seulement la partie du Sahel occidental de notre pays » a déclaré le Pr Diallo, tout en disant que ce sont ces questions qu’il faut se poser aujourd’hui 27 ans après.

Quant à Souleymane Koné du parti Fare, il a estimé que si les objectifs du mouvement démocratique étaient la quête de la liberté d’expression, la liberté d’association, la démocratie et le respect des droits de l’homme, son bilan est positif. « Maintenant à partir du moment où le mouvement démocratique a pu instaurer la démocratie, il revient aux acteurs de ce mouvement, aujourd’hui dans les partis politiques de faire leur bilan » a-t-il suggéré, tout en affirmant que le bilan de ceux-ci ne peut être fondamentalement celui du mouvement démocratique, car tous las acteurs ne s’y reconnaissent pas.

En outre, il dira qu’au regard du bond que le Mali a fait de 1991 à nos jours, cela constitue un motif de satisfaction par rapport au bilan de l’avènement de la démocratie. Notamment, au regard du nombre des infrastructures socio économique de base, dont les CSCOM (Centres de Santé Communautaire). Par la suite, il a affirmé qu’on doit arrêter de dire que c’est à cause de la démocratie que le pays fut coupé en deux. « C’est le contexte. Ce sont les régimes démocratiques qui ont été seulement confrontés à ces défis. », a-t-il affirmé.

Abondant dans le même sens, Belco Tamboura journaliste à l’époque au journal privé Aurore et Hamidou Konaté, directeur des éditions Jamana ont tous reconnu les acquis du mouvement démocratique. Le second évoquera la multiplication du nombre de lycées, comparativement sous la 2ème République.

Les mises au point de Choguel !

Le président du MPR, après avoir salué l’initiative de la presse d’inviter, pour la première fois, ceux qui défendent l’héritage de la IIème République pour échanger face à face avec des acteurs du mouvement démocratique, a tenu à soulever certaines interrogations pour mieux percevoir le bilan des événements de mars 1991. Ces questions sont : Où est ce que nous en sommes ? Qu’est-ce qu’on avait au moment ou on changeait le régime ?

Selon lui une nation, c’est l’œuvre de ses fils, de plusieurs générations. De ce fait, que sa construction ne se fait jamais pas sur la base d’une table rase. C’est pourquoi dira-t-il, que la plupart des pays et dirigeants qui réussissent ne sont pas ceux qui viennent déchirer tout ce qui s’est passé avant eux. « Pour dire que rien de bon n’avait été fait avant eux » affirme –t-il, avant d’inviter les uns et les autres à une lecture intelligente du passé.

Pour lui, dans notre pays il n’y a eu aucun régime où le président s’est assis au palais seul pour tout régenter, il travaille avec les fils du pays, des cadres, des individus qui exercent des fonctions de ministres, de directeurs et de fonctionnaires dans l’administration. Et lorsque le régime est renversé, tous ceux-ci se trouvent avec des personnes qui s’étaient opposés à ce régime pour des raisons idéologiques, ou parce quelles ont été relevées de leur poste pour malversation, pour dire ensemble qu’ils veulent le changement : « il n’ y aura pas de changement parce que tout est bâti sur du faux » a déclaré le président du MPR. Et d’ajouter « tout ce qui est sur le faux finira par s’écrouler ».

Et de lancer : « On a manqué d’honnêteté intellectuelle vis-à-vis du peuple malien », a-t-il déclaré pour parler de ces dirigeants politiques qui se cachent derrière des gens pour défendre certaines opinions.

« Arrêtons de nous mentir et de mentir au peuple… »

Selon le Dr Choguel. K. Maïga le grand problème des dirigeants politiques du Mali, relève du refus de reconnaitre tout ce qui a été fait avant eux. « Tant que les dirigeants vont faire cette politique, ils vont toujours tomber dans des erreurs, ils vont tourner en rond, les régimes vont changer et le peuple va continuer à être la victime » a-t-il affirmé.

Evoquant la situation de l’école, il dira qu’au temps de la IIème République, l’école malienne était une référence dans la sous région. « Nos compatriotes qui étudiaient dans ces écoles de la sous région étaient les meilleurs. Mais aujourd’hui on refuse même de reconnaître les diplômes et les étudiants de notre pays dans ces mêmes écoles », a-t-il déploré, tout en affirmant qu’il ne s’agit pas de se glorifier du nombre de lycées construits. « Il fallait investir dans la multiplication des écoles professionnelles et techniques, telles les écoles agricoles » a-t-il déclaré.

Parlant de la santé, il affirmera, pour cadrer le paneliste Souleymane Koné, que les CSCOM dont il parle proviennent de la politique de médicament essentiel, appelée ‘’Initiative de Bamako’’, qui date de la période de l’UDPM. En illustre une mission des Nations unies, reçue dans notre pays pour vulgariser cette initiative dans les autres pays de la sous région.

Il a également touché du doigt la question de la liberté de la presse qu’un autre panéliste, Belco Tamboura a mis exclusivement à l’actif du mouvement démocratique. A ce niveau il dira que la liberté de la presse a été restaurée par la loi N° 88-58 de 1988, soit trois ans avant mars 1991, tout en invitant les spécialistes de la presse d’aller lire cette loi et de la comparer avec celle votée en 1993 pour se rendre compte laquelle est la plus répressive. « Jamais sous Moussa Traoré, un journaliste n’a été mis en prison », a-t-il lancé.

Plus loin, le président du MPR a développé de nombreuses initiatives et réformes entreprises sous la 2ème République. Cela sans manquer de regretter le silence de ceux qui étaient au centre de ces actions publiques et qui ont tourné la veste à la faveur de la démocratie. « Ils ont peur de dire que cela avait été fait avant, sous Moussa Traoré, pour ne pas être sorti du système » a-t-il dit, tout en regrettant le manque d’honnêteté intellectuelle de ceux-ci.

Selon lui, lorsqu’on sort chaque action du gouvernement de son contexte historique, pour faire des développements à partir des réalités d’un moment donné, l’appréciation ne sera jamais juste. « Quand vous êtes dans un contexte de régime militaire, ensuite à parti unique, les jeux institutionnels et les rapports entre le pouvoir avec le peuple ne sont pas les mêmes avec un régime trente ans après » a expliqué Dr Maïga, tout en affirmant que lorsque les dirigeants décident de reconstruire la nation, ils doivent faire la part entre ce qui est de la propagande, ce qui est de l’idéologie, ce qui est de la campagne et les réalités pour aller de l’avant.

« Ceux qui disent que sous la IIèRépublique, il n’y a eu que du mal ils se trompent, ils trompent les Maliens. Et ceux qui diront qu’il n’y a eu que du mal sous le régime d’Alpha, d’ATT, d’IBK se trompent et trompent les Maliens » a-t-il fait savoir. Cela, tout en affirmant que tant que les différents régimes viendront faire de la propagande, de la politique politicienne, endoctriner la population on n’avancera jamais. C’est pourquoi, selon Dr Choguel Kokala Maïga, il est temps d’arrêter : « de nous mentir et de mentir au peuple ».

Par la suite, le président du MPR a fait des révélations fracassantes sur la manière dont le mouvement démocratique a extorqué certains faits historiques. Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions. A suivre.

Par Jean joseph Konaté
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