SociétéPremière concertation populaire du CDR : “Si nous ne faisons pas l’alternance, les 5 prochaines années seront un enfer sur terre”, dixit Ras Bath
Pour baliser la forme de l’alternance dont ils souhaitent au Mali, les membres des comités nationaux et internationaux du Collectif pour la Défense de la République (CDR) se sont concertés ce week-end, les 24 et 25 mars, au carrefour des jeunes de Bamako. Afin de réfléchir sur les grands enjeux de la nation et exprimer les préoccupations des militants de manière inclusive et participative.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le principal porte-parole du collectif, Mohamed Youssouf BATHILY dit Ras Bath a souligné que le rôle du peuple dans un régime démocratique doit être la surveillance des dirigeants. Car, les dirigeants sont les employés du peuple. Alors, “Nous, nous ne plaçons pas notre espoir sur le Président de la République, mais en la capacité du peuple à surveiller le Président. Ce n’est pas le dirigeant mais c’est le peuple. Si nous disons que nous faisons l’alternance, elle doit commencer par notre façon de penser d’abord”, dit-il.
Ensuite, il précisera plus loin, que c’est le moment pour les électeurs d’évaluer le bilan du Président sortant. Notamment, pour les imams dans les mosquées qui ont donné des consignes de vote à leurs disciples et aussi pour les chefs de famille qui ont obligé les membres de leur famille à aller voter pour IBK, en 2013. Aujourd’hui, ils doivent se poser ces questions : “qu’est-ce que le président a réalisé dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité, du transport, de la justice… ?”.
A la fin de ses propos, Ras Bath affirme que : “Une chose est sûre, une seule personne ne peut pas réaliser l’alternance. Mais, si nous ne faisons pas l’alternance, les cinq prochaines années seront un enfer sur terre pour les Maliens”. Après, il a remercié les invités avant de déclarer l’ouverture officielle des travaux de la première concertation populaire du CDR.
Annoncé il y a quelques mois, le but principal de la concertation du CDR est de concevoir à la base un manifeste pour le collectif. A cet effet, selon les organisateurs, plus de 800 délégués ont fait le déplacement. Chacun est venu à ses propres frais. A la fin des travaux, ils espèrent que chaque militant serait capable de porter la vision du collectif partout où il se trouvera.
Pour l’occasion, plusieurs responsables des partis politiques étaient présents, tels que : M. Soumaïla CISSE, le président de l’URD ; M. Tièbilé DRAME, le président du PARENA ; Dr Cheick Modibo DIARRA, le président de RpDM; Général Moussa Sinko COULIBALY, le président de la ”Plateforme pour le changement” ; Mme SY KADIATOU SOW de l’association Adéma ; et des représentants des partis YELEMA, ADP-Maliba, Fare-An ka Wuli et CNAS Faso hèrè. A ceux-ci, s’ajoutent le virulent jeune prêcheur, Chouala Bayaya HAÏDARA et les représentants de la secte des pieds nus de Kati.
Tour à tour, les responsables de ces partis politiques se sont succédés devant le public. Ils ont exprimé leur soutien constant au CDR. Et ont également manifesté leur exaspération face à la situation actuelle du pays avant d’appeler les autres à l’union pour réaliser l’alternance politique en juillet prochain.
Selon Soumaïla CISSE, le Chef de fil de l’opposition ‘’ Aujourd’hui, personne ne peut plus avoir le pouvoir au Mali s’il ne collabore pas avec la jeunesse”.
Une chose est claire. Le Collectif pour la Défense de la République a réalisé ce que les partis politiques rêvent de faire, il y a belle lurette : réunir leurs militants autour d’un idéal.
Sory Ibrahim TRAORE
Communiqué final des premières concertations populaires des comités du CDR
L’an 2018 et les 24 et 25 mars, se sont tenues dans les locaux du Carrefour des Jeunes à Bamako ”les Premières Concertations Populaires du Collectif pour la Défense de la République (CDR)”. En marge de la cérémonie d’ouverture, des groupes de travail thématiques ont été mis en place en vue de réfléchir sur les grands enjeux de la nation et exprimer les préoccupations des militants de manière inclusive et participative.
I L’Atelier a réuni :
o des responsables d’associations et d’organisations de la société civile, de femmes et de jeunes ;
o des représentants des comités et coordinations CDR ;
o des experts des questions techniques ;
o des représentants des associations et organisations de la société civile ;
De la cérémonie d’ouverture
L’éclat de la cérémonie d’ouverture présidée par Monsieur Mohamed Yousouf BATHILY, a été rehaussé par la présence remarquée de hautes personnalités : Notabilités traditionnelles, coutumières et religieuses, Représentants des partis politiques, Cadres de l’administration publique, du secteur privé, des Députés et anciens Députés, Conseillers municipaux, Maires, Fonctionnaires internationaux, etc.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par les interventions des représentants des familles fondatrices et des partis politiques.
Après ces différentes allocutions, les travaux de groupe ont débuté dans l’après-midi.
Des travaux de groupes
Pour la conduite des travaux, les participants ont été répartis entre (7) groupes de travail correspondants aux thématiques ci-après :
Groupe 1 : Questions politique, législative et de justice;
Groupe 2 : Questions sécurité et défense de l’intégrité du territoire;
Groupe 3 : Développement économique et emploi;
Groupe 4 : Questions sanitaires et sociale.
Groupe 5 : Questions scolaires et universitaires.
Groupe 6 : Questions genre, Maliens de l’extérieur et immigration.
Groupe 7 : Question Agro-pastorales, foncières et de développement durable.
Chaque groupe, en ce qui le concerne a reçu mandat :
d’examiner la cohérence des mesures proposées par les comités de base à travers leurs relevés des préoccupations ;
enrichir, au besoin rectifier et proposer toute mesure complémentaire et faire des recommandations.
Attirer l’attention sur certaines actions qui auraient pu être omises, sous-estimées.
III. Des résultats des travaux de groupes
Les résultats des travaux des différents groupes ont été présentés, discutés, amendés et adoptés en séance plénière, et serviront de base pour l’élaboration d’un Manifeste pour un Mali Nouveau.
A l’issue des travaux, l’Assemblée plénière a fait des recommandations générales, des motions et donné mandat au comité scientifique pour l’élaboration du Manifeste pour un Mali Nouveau et :
– Invite le CDR à accélérer l’élaboration du manifeste ;
– décide de ne pas présenter de candidature aux élections présidentielles de 2018;
– décide de soutenir aux élections présidentielles de 2018 le candidat qui adhérera aux valeurs du CDR et répondra aux critères définis par le CDR ;
– Invite le Gouvernement de la République du Mali à diligenter le retour de l’Administration et à assurer le fonctionnement des services sociaux de base, notamment l’école, les services sanitaires, les services en charge de l’eau et de l’électricité, dans toutes les régions du Mali et en particulier les localités affectées par la crise du Nord et du centre du Mali ;
– Exhorte le Gouvernement à prendre toutes les dispositions pour un retour rapide des populations réfugiées et déplacées ;
– Invite la classe politique à s’inscrire dans la dynamique d’une véritable alternance systémique ;
– Exhorte les structures et organes des partis politiques à la vigilance pour que le processus électoral se déroule de manière transparente ;
– Invite les forces vives de la nation à renforcer leur implication dans la vie de leurs localités;