Durant ces 27 années, après le régime dictatorial de Moussa Traoré, l’avenir réservé à la jeunesse malienne reste incertain lorsqu’on se réfère aujourd’hui sur l’image du système d’éducation bafoué et de la problématique d’emplois patente. Parfois, l’on se demande à quoi tout cela a servi ? La raison de la lutte pour la démocratie, ou du moins, la volonté affichée des Révolutionnaires et des martyrs de Mars 1991 pour le changement d’une meilleure vie reste avide. Une triste réalité.
Le Mali a célébré, hier lundi, le 27e anniversaire des révolutions populaires de 1991 ayant conduit au coup d’État militaire contre le régime dictatorial du Général Moussa Traoré, une date capitale de l’Histoire du Mali. Le Peuple malien s’est libéré, ce jour, d’un pouvoir totalitaire de 23 ans. Cette Révolution a fait des martyrs. 27 ans après ce combat, semble-t-il, rien n’est fait dans le bon sens. Cette impression se matérialise par la corruption érigée en système avec à la clé la multiplication des richissimes dans les rangs des Hommes politiques, surtout parmi les acteurs du 26 mars 1991. Le civisme, le patriotisme, entre autres, continuent de se dévaloriser sur fond d’une mauvaise pédagogie éducative acceptée dès les premières heures de l’ère démocratique au Mali. Du coup, les valeurs sociétales s’effritent à telle enseigne qu’on n’en dispose plus dans notre pays.
Pourtant, la jeunesse de 1991, debout sur les remparts, exigeait non seulement le pluralisme démocratique, mais avait souhaité aussi le changement de ses conditions de vie pour un avenir différent, légitime et garanti. Des âmes sont tombées en sacrifice pour un Mali merveilleux, dignement debout avec un avenir radieux. L’école et l’emploi étant les deux principales garanties de cet avenir, 27 ans après malheureusement, c’est la désolation totale. Triste réalité. L’école est devenue le dernier souci des autorités politiques. Elle n’existe que dans des discours. Aujourd’hui, les espaces universitaires se transforment en lieux d’apprentissage et d’application des pratiques les plus criminelles. Presque chaque membre de l’AEEM est détenteur d’une arme à feu ou d’une arme blanche. Tout se passe sous passivité complice du régime. N’en parle pas, concernant l’emploi. Des statistiques grotesques rayonnent un Mali de rêve au moment où la jeunesse est délaissée à elle-même. Le fossé demeure béant entre les différentes catégories maliennes. Alors que certains se battent inlassablement pour avoir à manger une seule fois dans la journée, d’autres vivent agréablement sur un terrain de vie paradisiaque.
En dépit de cette galère imposée, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, dans son message à la Nation, à l’occasion de ce 27e anniversaire de 26 mars, confirme une fois de plus qu’il est déconnecté des réalités du pays.
«Des efforts ont été consentis, malgré la persistance de certaines insuffisances, pour un enseignement de qualité, à travers l’amélioration des conditions de vie et du cadre de travail des élèves et étudiants. Notre Économie doit être en mesure de répondre à la demande sociale, en gagnant elle-même le pari de la performance, en faisant en sorte que toutes les niches d’opportunités soient exploitées. Les résultats encourageants enregistrés nous confortent dans les choix opérés et nous permettent de croire que l’emploi des jeunes reste largement dans nos moyens », déclare-t-il. Ce qui suppose qu’il n’est pas informé des tueries d’étudiants par des gros porteurs sur la route de Kabala où se situe leur université. C’est ce que l’on pourrait appeler « amélioration des meilleures conditions de vie et de cadre de travail des élèves et étudiants sous le règne de notre « Massa » IBK » ?