Sera-t-il candidat ou pas à sa propre succession, le suspens reste toujours. Il s’agit du Président sortant, IBK. Les parlementaires de sa formation politique, le Rassemblement pour le Mali(Rpm) en voulant prendre le devant des choses ont été éconduits par leur hôte du jour qui leur a affirmé sans jambages qu’il ne serait pas le candidat du RPM. C’était lors de l’audience qu’il leur a accordée chez lui à Sébenikoro. Laquelle phrase qui a laissé froid ses camarades de lutte pour qui sa victoire de 2013 est due à leur bataille.
Le second mandat du président sortant ravive les débats au sein de la classe politique dans son ensemble. Le sujet est d’autant préoccupant pour le parti présidentiel que les parlementaires ont pris le devant de choses en demandant officiellement à leur mentor de Président de la République à renouveler un second bail à la tête du Mali lors de la présidentielle de juillet prochain qui profile à l’horizon.
En prélude à la bataille électorale de ce mois de juillet, les parlementaires du RPM ont rencontré le Président de la République la première quinzaine du mois de mars. La rencontre, selon nos sources, a consisté à demander à IBK à se porter candidat pour un second mandat.
Et si IBK ne se décidait pas de son propre chef, les députés se sont dits disposés à le déclarer candidat sans son avis. Mais il semble, selon toute évidence, que leur démarche n’aura visiblement eu pas l’assentiment du locataire sortant de Koulouba. Et pour cause, IBK a clairement signifié à ses interlocuteurs les limites de leurs bienveillantes initiatives en indiquant qu’ils peuvent tout au plus solliciter qu’il soit candidat.
“Je ne serai pas le candidat du Rpm”, dixit IBK aux députés de sa famille politique. Et IBK de renchérir, en ajoutant que même en cas candidature, il ne briguera pas la magistrature suprême comme porte-drapeau du RPM. Ce n’est pas la seule fois que l’ancien président des Tisserands éconduit ses camarades de la sorte. Il leur a même souvent ressassé qu’il ne leur doit pas sa victoire en 2013. Des propos qui semblent découler cette fois d’une visée beaucoup plus rationnelle : une réelle intention de reposer sa candidature éventuelle sur une force politique beaucoup plus large et solide que le RPM.
Sauf que le président sortant pourrait avoir longtemps raté l’occasion de constituer un tel rassemblement autour de sa personne pour avoir tacitement renoncé au bloc de gauche que lui avait conseillé ses compagnons politiques à l’international.
Le mépris du chef envers sa famille politique
Les relations n’ont jamais été au beau-fixe, en dépit de son accession à la magistrature suprême. Comme en atteste ces propos du Chef de l’Etat à l’endroit des élus de sa formation politique. Ces derniers pressés de le voir renouveler un second bail à la tête du pays lui emboitent le pas en lui demandant à se porter candidat. Laquelle démarche n’aura pas eu l’effet escompté en ce sens qu’il les lance à figure en affirmant que sa candidature ne sera pas celle du RPM, son parti d’appartenance. Quelle déception pour ces élus démarcheurs pressés de faire le roi en lieu et place de ce dernier. Cette attitude du Chef de l’Etat à l’endroit de sa formation politique est sentie comme un mépris à ce parti par certains militants. Pour eux, rien n’explique cela de la part du Président de la République qui a brigué la magistrature suprême au nom de ce même parti sur lequel il semble jeter le discrédit comme pour dire que son apport est négligeable pour l’élection de 2018.