D.T et M. M. T étaient le lundi 19 mars devant le juge du tribunal de Grande instance de la commune VI du district de Bamako.
« Nous plaidons coupables ». Les deux sœurs sont arrêtées à la barre pour coups et blessures volontaires et injures non publiques sur la personne de Maitre K T, avocat à la cour. Vêtue d’un tee-shirt blanc et d’un pagne, D T est revenue sur le déroulé de la scène. Elle avait appelé sa sœur M.M.T pour venir témoigner devant la cour d’Appel dans une affaire de divorce entre son mari et elle. « Après son témoignage, Me K. T. a empêché ma sœur de sortir de la salle d’audience », explique-t-elle. Et déclare « ça ne se passera pas comme ça ». Soudain, « j’ai entendu des altercations entre ma sœur et l’avocat. Celui-là lui a asséné des coups de poing». Voyant sa sœur en difficulté, « j’ai quitté la barre à toute vitesse pour donner des coups et bousculer l’avocat. Et celui-ci est tombé ». Est-ce que Me K. T. a été le premier à porter la main sur elle ? Portait-il une robe ? demande le juge. Affirmatif répond-t-elle.
MMT, la sœur ainée, apporte des précisions. «Il m’a traité d’impolie et de mal élevée. Je lui ai dit de ne plus répéter cela. Il a récidivé et je lui ai retourné ses insultes ». Toutefois, « quand Maître m’a frappée, j’ai eu du vertige car je venais juste d’accoucher. Et j’ai eu un œil enflé », a précisé MMT avec son enfant sur le dos.
Est-ce que vous avez porté plainte ? Pourquoi n’avez-vous pas fait ça ? S’interroge avocat de la défense Maître S. S. « Non. Nous n’avons pas fait ça sur conseil de notre père ». Avez-vous raison de frapper un avocat ? « Nous le regrettons. Nous nous sommes même excusées auprès de lui ». Est-ce que vous avez constaté que Me K. s’est-il blessé ? Est-ce que sa robe était-elle déchirée ? Demande un des avocats de la partie civile. Non, répondent les deux sœurs.
Pour le plaignant, Me K T, MMT a commencé les injures dès la fin de son témoignage devant la cour. « Je lui ai demandé pourquoi t’en prends tu à ma mère ? » Il a fallu juste ça pour que les deux dames viennent taper sur moi comme un ballon. Pourquoi a-t-elle insulté votre mère ? S’interroge le juge. « Je ne saurai le dire » affirme-t-il. Maître K T « as-tu tenu des propos du genre ça ne se passera comme ça, mal élevée ou même impolie ? », renchérit A.K. Diarra, le représentant du ministère public. « Non je n’ai pas dit ça».
L’avocat de la défense, Maître S. pose une série de question. Est-ce que le tribunal a réagi ? As-tu fait des commentaires après le témoignage de MMT ? Demande l’avocat de la défense. « Le tribunal n’a pas bronché et je n’ai pas fait de commentaires », précise le professionnel du droit vêtu d’une chemise blanche et d’un costume noir. « Je demande l’application de loi », conclut-il.
Les deux sœurs ont été condamnées à deux ans de prison ferme.