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Mali : 26 mars 1991-26 mars 2018 : 27 ans après, des tyrans déguisés en démocrates
Publié le mercredi 28 mars 2018  |  Le Pays
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La date du 26 mars constitue une date symbolique au Mali et craintive du côté des dirigeants. Elle devrait recevoir l’appellation « la date des coups d’État ». Prononcer le 26 mars 1991 fait vibrer certains cœurs qui se rappellent tout de suite des atrocités auxquelles ils ont été victimes ou témoins. Après les 23 ans de dictature, où en est le Mali en matière de liberté ?

« L’histoire est la source dans laquelle s’abreuvent les esprits bien faits », aime-t-on dire. Si cela est confirmée, il n’y a nul doute qu’il serait nécessaire pour nous de faire recours à cette histoire si racontée, si décriée, parfois si embellie pour montrer à combien le 26 mars 1991 correspond à une date noire dans l’histoire du Mali, une date que certains ne souhaiteraient pas se remémorer, c’est celle de la chute de la dictature sanglante du régime de Moussa Traoré. On pourrait se demander pourquoi commémorer une telle date. C’est nécessaire puisqu’elle correspond à la libération du peuple et à la naissance de la démocratie malienne.

Torturé, massacré, humilié, quelle est la souffrance que le peuple malien n’a pas vécu sous le règne de ce tyran. Un tyran sous le règne duquel, les fonctionnaires pouvaient passer des mois et des mois sans percevoir une quelconque somme comme salaire. Ce régime a été le principal coupable de la prostitution à haute envergure, de l’aventure de beaucoup de chefs de famille, de la détérioration de la fonction enseignante, du massacre de maints étudiants dont Abdoul Karim Camara dit Cabral, etc.

Par ailleurs, les Maliens commençaient à en avoir marre de cette tyrannie. C’est dans ce contexte qu’un mouvement militaire s’est rapidement mis en place après 23 ans de règne pour tenter de renverser ledit régime. Cette bataille a été plus farouche que les luttes indépendantistes. Le conseil de Réconciliation nationale (CRN) présidé par le Lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré réussit cette mission noble au cours de laquelle le sang des milliers de femmes, d’enfants et d’hommes a été renversé. Dès lors, le CTSP (Comité de transition pour le salut du peuple de la République du Mali) a été mis en place pour assurer la transition.

Le tyran est alors enfermé pour une prison à vie par le régime de transition mis en place dont le putschiste Amadou Toumani Touré occupe la présidence. Ce mandat sera levé plus tard par Alpha Oumar Konaré. C’est pourquoi ce « bourreau » de beaucoup de Maliens bénéficie de nos jours de toutes les faveurs de la démocratie. Une démocratie a été instituée lors de la transition de 1991, une nouvelle constitution voit le jour ; bref, une nouvelle ère devrait s’ouvrir au Mali et aux Maliens.

Cette date est commémorée tous les 26 mars afin de faire ressouvenir les Maliens de cette date à laquelle beaucoup de nos parents ont laissé la vie, mais aussi c’est le lieu de faire le bilan des acquis de la démocratie mise en place 1992. Elle vise au-delà de tout à rendre hommage aux hommes et femmes ayant laissé leur vie pour la lutte à la démocratie.

Dans le cadre de cette analyse, les hommes de la presse malienne se sont réunis le dimanche dernier à la Maison de la presse autour d’un débat sur le thème « Le mouvement démocratique : 27 ans après, défis et perspectives ».

27 ans après, il convient de rappeler la présence quasi omniprésente de cette Tyrannie à laquelle les Maliens ont voulu fuir. La Tyrannie de Moussa était plus ouverte, mais celle de nos jours constitue des tyrannies déguisées en démocratie. Nous pensons être libres alors qu’en réalité nous sommes « dans les fers ».

La liberté d’expression, de manifestation, de religion devient un simulacre. Nous faisons tous les jours face aux matraques, aux gaz lacrymogènes, à la disparition inattendue d’hommes de médias à cause de leur propos, etc. Cette démocratie qui était censée faire participer les citoyens aux affaires de la nation se retourne contre eux. Les mêmes qui ont détruit le Mali, ces mêmes sont acclamés à la tête de l’État. Que Dieu sauve le Mali ! Cela est un propos discordant, disons plutôt que Dieu ouvre les yeux des Maliens pour qu’ils agissent.

Fousseni TOGOLA
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