La 5è édition du Festival international des arts et culture du Wassoulou : « Nuits Kamalen n’goni», s’est déroulée du 22 au 25 mars derniers à Yanfolila dans la commune du Wassoulou Balé.
Les cérémonies officielles étaient placées sous la présidence du ministre de la Culture, représenté par le tout nouveau directeur général de la Maison africaine de la photographie, Tidiane Sangaré, en présence du commissaire général, Abdoul Berthé et du directeur artistique du festival, Yoro Diallo. On notait la présence du préfet de Yanfolila, Tahirou Koité, du président du conseil du cercle, Seydou Diakité, du maire Vincent Depaul Sidibé et de plusieurs autorités politiques et administratives de Yanfolila et Sikasso. L’événement était organisé par l’Association voix et musique pour l’intégration culturelle (AVMIC), en partenariat avec les responsables politiques et administratifs de la localité. Djénéba Diakité était la marraine et Bakary Togola était le parrain.
Le Festival international des arts et culture du Wassoulou est un évènement artistique, culturel, sportif et touristique qui vise à valoriser le potentiel culturel et touristique de la zone en particulier et du Mali en général.
Le représentant du ministre a exprimé l’engagement de son département à soutenir la culture dans sa diversité. Il a salué l’initiative et souhaité bonne continuation mais surtout plein succès à la 5è édition du festival.
Le commissaire général, Abdoul Berthé a exprimé sa satisfaction pour l’implication de la communauté locale, à travers le comité d’organisation. « Ce festival est pour la communauté du Wassolou » a-t-il souligné. C’est l’activité phare de la zone et le Kamalen n’goni mérite d’être pérennisé pour faire connaître Yanfolila. Selon lui, l’évènement ambitionne, à travers la musique, de vulgariser le contenu de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issus du processus d’Alger. A en croire, le commissaire général, la culture est le chemin le plus court pour aller à l’intégration des peuples, pour renforcer la paix, la cohésion sociale mais aussi le vivre ensemble.
Quant au directeur artistique, il a rappelé que ce festival est initié pour créer une cohésion entre les artistes du Wassoulou et les ressortissants de la zone.
Il a lancé un appel à tous les ressortissants pour se donner la main et faire de ce festival un rendez vous annuel capital pour la paix et la cohésion.
Il est important de souligner que le festival ne se focalise pas seulement sur les réjouissances mais aussi sur des réflexions et recommandations à travers des conférences-débats, échanges sur des problématiques de la localité, notamment l’immigration, l’orpaillage traditionnel, la déperdition de nos valeurs culturelles. Auparavant, le maire avait souhaité la bienvenue aux festivaliers au Wassoulou Balé.
La présente édition a été marquée par l’implication totale de la population du Wassoulou et la promotion des jeunes artistes. Selon les initiateurs, cette édition était centrée sur quatre grandes activités : à savoir le concert géant, les conférences-débats, la visite des sites et les stands d’artisans et commerçants. C’était une rencontre de découverte, partage et de brassage culturel et intergénérationnel.
Il y a eu la prestation de plusieurs écoles de formation au cours du festival. Il faut noter que le festival a signé, cette année, plusieurs conventions avec les écoles de formation comme l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) qui a organisé des de kermesses. Le Conservatoire des arts et multimédias a fait des prestations remarquables dans les différentes disciplines. Les étudiants de cet établissement de formation ont étalé leur savoir-faire et leur créativité.
Pour la première fois, les enfants ont bénéficié d’une Kermesse, animée par les étudiants et encadreurs de l’INJS. Ce rendez-vous culturel 2018 était riche en activités, notamment un concert géant, des conférences-débats, expositions de produits agricoles et visites de sites.
L’un des temps forts de cette édition a été la prestation du grand maitre de Kamalen n’goni, Yoro Diallo et qui va certainement rester dans la mémoire des festivaliers. Il a emerveillé le public avec des notes de son instrument et son répertoire musical, notamment « Tiekorobani ». Plusieurs artistes étaient présents. On peut retenir, entre autres, Yoro Diallo, Sékou Kamalen Ba, Prince Solo, Doussou Ballo, MG Tamalaw, Chata Kouyaté, Nabintou Diakité, Djélika Diawara et plusieurs groupes. Une quarantaine de stands était installés dans le stade pour permettre à la population de s’approvisionner en produits rares sur le marché local.
Pour Aminata Sidibé, vendeuse de robes, c’est une opportunité de venir voir les siens mais aussi une niche. Il faut aussi noter qu’un dispositif de sécurité avait été mis en place pour sécuriser les personnes et leurs biens durant les 4 jours du festival. Ce rendez-vous culturel a aussi été une occasion d’échanger avec les patriarches afin d’expliquer aux jeunes le rôle du vieux sage dans la communauté. Rendez vous est donné pour 2019.