Suite au conflit intercommunautaire qui a endeuillé Peuls et Dogons dans la région de Mopti, une délégation du ministère de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, conduite par le ministre Mohamed El Moctar, s’est rendue sur place, précisément dans le cercle de Koro, dans le cadre d’une mission dénommée « Mission d’apaisement ».
L’objectif premier de cette mission était de rétablir le fil du dialogue entre les deux communautés, pour baliser le terrain au pardon et au retour du traditionnel vivre ensemble entre Peuls et Dogons.
La Mission d’apaisement était composée de hautes personnalités, parmi lesquelles des ministres, députés, élus communaux, etc. Elle s’est rendue à Dioungani le 22 mars 2018 pour la première étape de la tournée.
La population de ladite localité a répondu présente et toutes les parties ont eu droit à la parole. Les autres communautés voisines aux belligérants, (Bozo, Sonrhaïs, Bambara, Maures) ainsi que leur chef coutumier, les maires et les députés des différents cercles de la région de Mopti, ont également participé à la rencontre.
Le matin du vendredi 23 mars, sous le coup de 7 heures, la délégation de la mission d’appui à la réconciliation et la cohésion sociale, à bord d’une quinzaine de 4X4 sous bonne escorte, a quitté Koro pour Diankabou, premier village au programme de la deuxième journée des messagers de la paix.
Après 3 heures sur un trajet pénible et très poussiéreux, le village tout souriant, a chaleureusement accueilli la délégation. Une pluie de salutation s’en est suivie.
C’est dans la salle de spectacle de Diankabou que la cérémonie s’est tenue. Les personnalités de la délégation ainsi que ceux des deux communautés, Dogons et Peuls, ont abordé avec beaucoup de sagesse la question. L’objectif étant le même : demander aux deux communautés de rester unis et de ne pas oublier qu’elles sont condamnées à vivre ensemble.
Le devancier de la mission, Monsieur Modibo Kadjoké ainsi que toute sa délégation ont lancé un véritable message de paix, de cohésion sociale. Pour les missionnaires, les Dogons et les Peuls doivent comprendre que lorsqu’un Peul commet une erreur, sa faute ne doit pas être attribuée à tous les Peuls. Lorsqu’un Dogon également fait une erreur, cette erreur ne doit pas être considérée comme appartenant à tous les Dogons. Il faudrait toujours, selon le Général Poudjougou qui faisait partie de la mission, conduire le fautif devant les autorités compétentes. Ainsi, on évitera la confusion, a-t-il indiqué.
Les missionnaires ont aussi rappelé que les Peuls et les Dogons doivent toujours se mettre ensemble pour punir les récalcitrants en toute justice. Cela est mieux que de chercher à protéger les bandits à cause de l’appartenance ethnique.
Les chefs de villages doivent donc être stricts et impartiaux dans leurs décisions même s’ils doivent trancher un litige qui culpabilise l’un des leurs, ont ajouté les intervenants.
Après les interventions de toutes les parties, députés, maires, personnalités de la délégation et chefs de villages, la mission a mis le cap sur Madougou puis Barapireli, le même jour.
Partout où elle est passée, la mission a été vivement saluée par les notables pour leur promptitude à circonscrire ce mal qui a coupé le sommeil à tout le Mali.
La dernière étape de la mission avant l’arrivée du premier ministre, a concerné la localité de Dinankourou. C’était le samedi 24 mars 2018 et tout s’est bien passé là-bas, malgré la réticence qui y regnait.
Le dimanche, le premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga est arrivé à Koro avec une très forte délégation, composée de ministres et du gouverneur de Mopti.
Sur place, le premier Ministre a exprimé la solidarité et le soutien du gouvernement aux populations de Koro. Il a également insisté sur le fait que les Peuls et les Dogons doivent prendre conscience de ce qui se joue. Il s’agit de l’avenir de tout le Mali. La guerre, a t-il dit, ne profite à personne.
Bref, tous les intervenants ont parlé le message d’une paix définitive entre les Peuls et les Dogons.