Ségou, la ville des Balazans, a abrité du 26 au 27 mars 2018, la 4ème édition de l’espace « Village sans Terre ». Une initiative de la Convergence Malienne contre les Accaparements des terres(CMAT) en vue de trouver des solutions idoines applicables pour la sécurisation des droits fonciers des communautés. Le thème de cette édition était «Tous ensemble pour un monde juste et solidaire». L’ouverture des travaux a été présidée par le premier Adjoint du préfet de Ségou, M. Abou Dao. C’était au Centre Mieru Bâ de la même ville.
« Une gouvernance foncière garantissant la sécurité foncière des communautés », c’est ce qu’a réclamé la Convergence Malienne contre l’Accaparement des Terres(CMAT), lors de cette 4ème édition ‘’village sans terre’’ qui est un espace de dialogue entre les victimes d’accaparement des terres et les autres acteurs autour de la gouvernance foncière. C’est une rencontre de grande envergure dont l’objectif visé est de contribuer à trouver des solutions idoines applicables pour la sécurisation des droits fonciers des communautés en s’appuyant sur les différents textes et recommandations des différentes missions à travers des échanges et des débats entre les différents acteurs concernés en vue d’assurer la souveraineté alimentaire et la cohésion sociale. Pour la circonstance, toutes les régions du Mali étaient représentées, en même temps que les associations membres de la CMAT. Notamment, la CNOP, l’UACDDDD, l’AOPP, la CAD-Mali, entre autres.
Selon le président de la CNOP, M. Ibrahim Coulibaly, au nom du président de la CMAT, l’accaparement des terres devient de plus en plus inquiétant. Ce sont généralement les pauvres qui sont victimes. Il faut qu’on se donne la main pour que cela cesse. « Nos terres représentent tout pour nous », précise-t-il, avant de poursuivre que nous devons tout faire pour les préserver. Les cultivateurs représentent la majeure partie de la population malienne et contribuent beaucoup à l’économie nationale. Donc, il faut que l’État prenne ses responsabilités, ajoute-t-il.
Le 1er adjoint au préfet du cercle de Ségou a laissé entendre que cette rencontre est d’une importance capitale, car le foncier fait l’objet de plusieurs débats. En outre, il est également source de plusieurs conflits dans notre pays, surtout en milieu rural. À ses dires, l’espace « village sans terre » de cette année permet aux paysans de se familiariser avec le contenu de la Loi Foncière Agricole qui a été promulguée par les autorités maliennes le 11 avril 2017 qui, selon lui, reconnaît les terres agricoles, l’espace vital des villages et les terres des familles. « La 4ème édition du village sans terre sera le symbole de cette volonté collective de l’État, des communautés et de la société civile pour trouver des solutions aux conflits fonciers avec le partage de la nouvelle Loi Foncière Agricole et de ses décrets », déclare-t-il.
Dans son intervention, il a souligné aussi que cette édition permettra de trouver des solutions idoines à l’agro-écologie paysanne, qui pose également problème dans les milieux ruraux. Il salue la Convergence Malienne contre les Accaparement des Terres(CMAT) pour son engagement au service des paysans.
Rappelons que les localités les plus touchées par les conflits fonciers au cours de ces dix dernières années dans la région de Ségou sont, entre autres, les villages de Sanamandougou, Sahou, Sansading, Didiéni, Temou et les 7 villages de San. Espérons que cette 4ème édition « village sans terre » qui coïncide avec la promulgation de la loi foncière agricole par l’État malien soit un facteur d’apaisement.