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Oxfam : le Mali a besoin de réformes et d’une aide intelligente pour se stabiliser et gagner la paix
Publié le jeudi 16 mai 2013  |  Xinhua


© Autre presse par Présidence CI
Bruxelles: Ouverture de la conférence des Donateurs pour le développement du Mali
Mercredi 15 mai 2013. Siège de l’UE à Bruxelles. Une centaine de pays et d’institutions internationales se sont réunis à l’initiative de la France et de l’Union européenne, avec l’objectif de mobiliser près de deux milliards d’euros pour aider le Mali à sortir de la crise


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BAMAKO - Selon l'ONG internationale Oxfam, les bailleurs internationaux doivent avant tout penser à reconstruire la capacité du Mali à s'administrer et à mettre fin à la dégradation de son économie afin de restaurer la paix dans la foulée de l'intervention militaire menée par la France.

Une déclaration rendue publique aujourd'hui et en rapport avec la conférence internationale des donateurs du pays qui se tient présentement à Bruxelles, en Belgique. Il s'agit d'une initiative de l'Union européenne (UE) et du gouvernement français pour trouver "les moyens d'aider à la reconstruction" du Mali éprouvé par une crise politique et sécuritaire depuis plus d'un an.

Le processus de reprise de l'aide, gelée après le coup d'Etat du 22 mars 2012, sera au coeur des débats, en vue de supporter le plan 2013-2015 pour le Mali et mobiliser les fonds.

Mais, "l'attention internationale portée sur le Mali, depuis l'éclatement de la crise l'année dernière, s'est jusqu'ici principalement focalisée sur des questions de sécurité et de contre-terrorisme. Ce champ doit être désormais élargi", déplore Mariétou Diaby, directrice d'Oxfam au Mali.

A son avis, "les bailleurs doivent tirer les leçons de crises telles que l'Afghanistan et la Somalie. Une approche étroite de la victoire sur le plan militaire n'est jamais suffisante pour parvenir à la paix et à la sécurité sur le long terme". Pour la directrice d'Oxfam au Mali, les bailleurs doivent aider à "construire les fondations d'une situation économique réellement viable au Mali. Autrement, ils n'auront fait que la moitié du travail".

Aujourd'hui, pour de nombreux observateurs, "la situation au Mali est extrêmement difficile". En effet, depuis le mois dernier, la population du nord du pays fait face à la seconde crise alimentaire en deux ans. On rapporte des pénuries alimentaires, des ruptures d'approvisionnements et une inflation galopante.

Selon de nombreuses organisations humanitaires, environ 467 000 personnes (presque un tiers de la population du nord) ont été déplacées par le conflit. "L'économie du pays est en déclin et l'indice de développement humain calculé par l'ONU montre que le Mali est devenu un des cinq pays les plus pauvres du monde durant les 12 derniers mois", souligne Oxfam dans un communiqué publié jeudi.

Et pourtant, rappelle cette ONG, "le Mali a un fort potentiel économique". Il est en tout cas, le 3e plus important producteur d'or en Afrique. Mais, dénonce Oxfam-Mali, "la population n'a jusqu' ici pas profité de cette richesse. Ainsi, un Malien sur cinq (environ 3 millions de personnes) vit dans une pauvreté extrême et est dans l'impossibilité de satisfaire ses besoins nutritionnels essentiels".

"Le gouvernement malien est responsable devant son peuple de la conduite de la politique de développement", poursuit Mme Diaby. Elle ajoute : "Il doit améliorer la gestion de ses ressources et distribuer les bénéfices d' une manière plus équitable. Il doit faire face aux défis de la corruption et du manque de transparence. Afin de parvenir à une situation économique viable au Mali, il est nécessaire de se baser sur les besoins et les intérêts des populations et de lui permettre de jouer un rôle plus central dans la détermination de son futur".

Selon Oxfam, "une aide au développement intelligente" peut jouer un rôle significatif en cette période cruciale. Les bailleurs semblent réaliser qu'il est temps d'opter pour une "approche centrée sur les problèmes structurels" qui entravent le développement du Mali.

Ils doivent désormais passer à l'action, en fournissant "immédiatement des ressources destinées à la réponse humanitaire et en engageant des fonds sur le long terme, au moins pour les 15 prochaines années".

Les partenaires du pays "doivent par ailleurs clairement affirmer leur volonté de voir le gouvernement utiliser ses ressources pour lutter contre la pauvreté, la corruption et les inégalités, ainsi que pour promouvoir les droits humains", conclut Mariétou Diaby.

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