Avant le 29 juillet 2018, date du premier tour de l’élection présidentielle au Mali, il faudrait s’attendre à toutes sortes de combinaisons politiques, non pas sur une base idéologique, mais sur des calculs politiciens et opportunistes. Comme avec les Partis Unis pour la République, PUR, en 2012, ce regroupement sans nom et composé de sept leaders qui rêvaient de réaliser l’alternance, vient de voler en éclats à cause d’égos surdimensionnés. Quelles sont les causes de l’éclatement de ce mouvement politique hétéroclite ?
Le Mali démocratique est à plus de 100 partis politiques. Certains n’ont même pas de siège, d’autres se résument à leurs familles et copains de grin, mais tous aspirent à accéder au pouvoir d’Etat « pour servir le pays ». Ne doit-on pas mettre un terme à cette floraison inconsidérée des partis politiques ? Cette question doit avoir sa réponse après les élections avec des réformes. Avant des réformes adéquates et à quelques encablures du premier tour, tous les partis sont à la manœuvre pour tirer le maximum de profit. C’est la raison pour laquelle ces leaders politiques se sont mis ensemble pour réaliser l’alternance en 2018. Aliou Boubacar Diallo, Moussa Mara, Moussa Sinko Coulibaly, Hamadoun Touré,
Cheick Modibo Diarra, Jeamille Bittar et Jean Marie Idrissa Sangaré avaient nourri l’espoir de fonder un grand regroupement pour ensuite bâtir un consensus autour de celui qui est à même de remporter l’élection présidentielle et réaliser ainsi l’Alternance. Selon des sources concordantes, la question d’égos a pris le dessus sur des critères objectifs et chacun étant imbu de sa personne, il était difficile de bâtir un consensus autour de quelqu’un pour que les autres se désistent pour lui. Ce scénario rappelle fort opportunément celui des PUR (Partis Unis pour la République) en 2012. Fort d’une vingtaine de partis et d’associations, ce regroupement a aussi volé en éclats à cause des rivalités des deux têtes de proue qu’étaient Ousseyni Amion Guindo dit Poulo et Moussa Mara.
Les mêmes causes semblent produire les mêmes effets surtout quand on sait que dans ce regroupement il y a deux anciens Premiers ministres, Cheick Modibo Diarra et Moussa Mara, deux anciens ministres, à savoir Moussa Sinko Coulibaly et Jean Marie Idrissa Sangaré, un ancien chef d’institution (CESC), Jeamille Bittar, un ancien patron d’une organisation internationale (IUT), Amadoun Touré et un grand homme d’affaire Aliou Boubacar Diallo. Tous ces sept sont des grosses pointures, même si certains n’ont pas de partis politiques.
Le divorce entre ces leaders n’a guère surpris les plus avertis. C’est plutôt le contraire qui allait surprendre. Comme pour dire que la recomposition du paysage politique malien est en cours.