Les déchets constituent une nuisance pour les habitants et un risque sanitaire et environnemental. Malgré la mise en place d’une politique de collecte et de traitement de ces déchets, la commune II connaît un problème de décharge non maîtrisée. C’est pour répondre aux enjeux locaux en matière de traitement et de valorisation des déchets que cette convention a été signée entre la mairie de la commune II du District de Bamako, la fondation R20 et l’ONG Energic. Le coût global de cette convention s’élève à plus de 50 millions d’euros, soit 32,8 milliards Fcfa.
La cérémonie de signature couplée à un point de presse s’est déroulée, mercredi dernier, à Maeva Palace en présence du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Kéita Aïda M’Bo, du président de la Fondation R20, Armand Jost, du président de l’ONG Base Energic, Eric Chevalier. Y étaient également présents, les acteurs de l’assainissement et les élus de la commune II, notamment les députés Hadi Niangadou et Karim Kéita.
Chaque jour, les déchets s’entassent dangereusement et les solutions occidentales sont hors de portée. A travers cette convention, la mairie de la commune II et ses partenaires s’engagent à mettre en œuvre un centre de tri et de valorisation d’environ 50.000 tonnes de déchets par an. Cette opération pilote aura pour objectif le traitement des déchets, la gestion locale des ressources issues des gisements, le maintien des emplois de collecte de proximité sans charge pour la commune. Les autres objectifs du projet portent, entre autres, sur la transformation des emplois précaires de récupération en emplois durables salariés, la création d’énergie et de matières premières secondaires, la sensibilisation et la formation des populations. Il s’agira de collecter les déchets triés selon leur nature. Ces déchets seront hygiénisés pour la sécurité sanitaire de tous, asséchés pour réduire leur volume, recyclés puis transformés pour des usages quotidiens. Ils deviennent des ressources utiles pour les populations locales sous forme de compost, de pellets de bio-charbon ou encore de bio-combustibles liquides.
Dans ses mots de bienvenue, le maire de la commune Il, Abba Niaré, a salué l’initiative qui, dit-il, est une opportunité pour sa circonscription qui fait face aux effets du changement climatique. Le maire a indiqué que le défi de sa commune est de mesurer sa capacité à diminuer la production des déchets. Pour cela, ajoute-t-il, la commune va concevoir des solutions locales, créatrices de richesses et d’emplois.
Le président de la Fondation R20 a félicité le Mali pour cette collaboration qui vient d’être créée entre la commune Il et son organisation. Ce protocole d’accord, a précisé Armand Jos, va permettre de construire le Mali en valorisant les déchets. Et d’affirmer que sa Fondation a pour but de valoriser les énergies et les plastiques. Pour le président de l’ONG Energic, Eric Chevallier, le projet propose un modèle alternatif aux modèles linéaires traditionnels de traitement des déchets urbains et comprend un volet social qui est la création d’emplois locaux, la sensibilisation et la formation. L’objectif global est de donner la possibilité de diminuer de 2/3 le volume des déchets qui devraient être mis en stockage, a-t-il conclu.