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Travail des para juristes : L’Association DEME SO publie son rapport 2017
Publié le vendredi 30 mars 2018  |  L’Essor
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L’association Deme So, composée de jeunes juristes du Mali, a été créée en 1992 pour appuyer la démocratie et promouvoir les droits de la personne. Afin de bien mener sa mission, elle s’est engagée à conseiller, orienter et assister la population en général et les justiciables démunis en particulier. Dans le cadre des activités annuelles de son axe en charge du para juridisme, Deme So et l’ensemble des organisations membres du Cadre national de pilotage de la formation des para juristes se sont engagés, avec l’accompagnement technique de l’Institut danois des droits de l’Homme (IDDH) et l’appui financier des ambassades des Royaumes des Pays-Bas, de la Suède et de l’USAID, à produire un rapport annuel sur le travail des para juristes. Le lancement du document a eu lieu, mercredi dernier au Mémorial Modibo Kéita, sous la présidence du représentant du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Bakary Samba Coulibaly. C’était en présence du coordinateur national de Deme So, Ibrahima Koreissi et du représentant des partenaires techniques financiers, Mamadou Bah.
Sixième du genre, le rapport de 40 pages couvre les activités des para juristes de janvier à novembre 2017 dans 357 communes des Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudénit, Gao, Ménaka et le District de Bamako. Il est basé sur les données transmises par 731 para juristes actifs des cinq organisations membres du Cadre national de formation des para juristes au Mali (Deme So, AJM, APDF, CAFO et WILDAF). Il ressort du rapport qu’en 2017, 731 para juristes ont fourni à la population divers services, dont 7357 séances de causeries débats et sensibilisation dans 357 communes, 1176 cas de conseils et d’orientation individuels et 677 cas de médiation de conflits. Pour des raisons sécuritaires, des para juristes n’ont pas pu être formés à Kidal. Par conséquent, cette région n’est pas concernée par le rapport. Ces chiffres, selon le représentant du ministre, sont assez révélateurs de la place des para juristes, non seulement dans la promotion et la protection des droits de l’homme, la culture de la paix, mais aussi et surtout dans la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit au Mali. Au nom du gouvernement, il a assuré la disponibilité des plus hautes autorités du pays à accompagner et encourager ce mouvement.
Par ailleurs, Bakary Samba Coulibaly a annoncé que dans le cadre du partenariat avec Deme So et les organisations de la société civile formatrices de para juristes, son département va travailler pour l’adoption d’un statut du para juriste au Mali. Ce qui permettra, selon lui, de mieux organiser le mouvement, de protéger les para juristes et d’assurer la garantie des services qu’ils offrent aux populations. Il a invité Deme So à renforcer ses liens de collaboration avec les autorités communautaires, le personnel judiciaire et administratif pour une intervention plus harmonieuse dans les communautés. Le représentant du ministre a remercié les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement.
Si les acquis de l’action des para juristes sont importants et réconfortants, il n’en demeure pas moins que les défis restent considérables. Mamadou Bah a réitéré la disponibilité des PTF à lire entièrement le rapport pour ouvrir le nécessaire dialogue autour de ses conclusions pertinentes.
Prenant la parole, le coordinateur national de Deme So a expliqué que le système judiciaire malien traverse aujourd’hui une grave crise de représentativité liée à la crise sécuritaire que le pays traverse depuis des années. Malgré, les efforts du gouvernement et de ses partenaires, les services de la justice n’arrivent pas à répondre aux attentes des citoyens en termes d’accessibilité géographique. Par ailleurs, les juristes aptes à accompagner les usagers du droit dans la reconnaissance et réclamation de leurs droits sont surtout concentrés dans les centres urbains laissant un vide dans les zones rurales. Dans un tel contexte, les para juristes bien formés et équipés sont aujourd’hui les fournisseurs d’informations sur les droits, l’accueil et l’orientation des citoyens. Ils participent également à la vulgarisation du droit et au règlement alternatif des conflits mineurs. Ce rapport, a-t-il dit, permet de mieux appréhender et d’évaluer l’impact de l’action des para juristes sur le quotidien des populations et d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur rôle et place dans le domaine de l’aide juridique et de l’accès aux droits au Mali.
Aminata Dindi
SISSOKO
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