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Coup de griffe : La force des arguments !
Publié le samedi 31 mars 2018  |  Aujourd`hui
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Sans perdre du temps à des conjectures sur la portée de la visite du Premier ministre au nord et au centre du Mali, disons tout simplement que dans la vie d’un Etat, on a besoin parfois d’audace et de détermination pour doper les volontés et ainsi hâter le pas vers la prise de décisions historiques, surtout lorsque l’intérêt de la Nation est en jeu.

En effet, l’histoire nous enseigne que le censeur Caton, pour inciter les Romains à en finir avec le grand et encombrant voisin, Carthage, ne cessait de répéter : “Dalenda Carthago “ (Il faut détruire Carthage). Selon Plutarque, Caton parvint à convaincre le Sénat romain d’agir grâce à une figue. Oui, rien qu’une une figue fraîche, présentée aux Sénateurs avec cette insinuation : ” Sachez qu’elle a été cueillie il y a trois jours à Carthage : voilà à quelle proximité nous sommes de l’ennemi !” Cette mise en scène a suffi pour déclencher la troisième guerre punique et Caton finit par être satisfait : Carthage disparut de la carte.

Plus près de nous, en 2002, “Il faut détruire Bagdad” était le leitmotiv des Etats-Unis d’Amérique pour défendre leurs intérêts dans le Golfe. Ils ont usé de la même technique argumentaire que Caton, lorsque, le 5 février 2003, le secrétaire d’État américain Colin Powell brandissait, non pas une figue, mais une fiole, devant les caméras du monde entier lors de l’Assemblée générale de l’Onu, en affirmant qu’elle contenait de l’anthrax issu des laboratoires irakiens qu’il fallait donc détruire. Suffisant comme argument pour avoir la caution de déclencher une guerre punitive contre l’Irak. Colin Powell confessera plus tard que le contenu de la fiole était inoffensif.

C’est la preuve que, lorsque l’intérêt du Mali l’exige, nous devons savoir choisir les arguments en mesure de convaincre la communauté internationale de nous soutenir sans réserve, au lieu de laisser ses satellites d’organisations de toutes sortes, aux motivations inavouées et aux objectifs douteux, jusque-là muettes sur des faits graves comme ceux d’Aguelhok, se transformer en des officines de fabrication d’arguments contre le Mali et contre l’armée malienne, pour saper le moral de nos amis et partenaires. A.B.N.

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