Qu’est-ce que la politique? Voici un mot, au contenu si noble, et dont la pratique est incontournable dans la vie de toute société humaine. Mais malheureusement, il est, aujourd’hui, galvaudé et vidé de son sens propre par des politiciens professionnels et ses fossoyeurs. Et, le tout, rien qu’à des fins de cupidité.
La définition qui suit en donne tout le sens « la politique recouvre tout ce qui a trait au gouvernement d’une communauté ou d’un Etat, comme (l’art et la manière de gouverner ; l’organisation des pouvoirs ; la conduite des affaires publiques ; les actions prévues ou mises en œuvre par une institution…) ». Mais de manière plus explicite, André Comte-Sponville, (dans le capitalisme est-il mort ?- 2004, précise la politique en ces termes : « La politique n’est pas là pour faire le bonheur des hommes. Elle est là pour combattre le malheur et elle seule, à l’échelle d’un pays ou du monde peut le faire efficacement ».
Un petit rappel historique, comme illustration : la politique, à l’origine, était une affaire de grands penseurs, qui étaient dotés de solides connaissances scientifiques, d’idées géniales dans les domaines tels que l’économie, le social, la philosophie, la science, la culture, etc. Leurs pensées et idées étaient traduites sous forme de doctrines politiques, économiques et sociales en vue de leur mise en œuvre au plan social, pour le mieux vivre et être, en faveur, des populations. Et, certains hommes et femmes qui dirigeaient des organisations, des institutions ou des pays, etc., se réclamant ou se reconnaissant de ces penseurs-là, se proposaient ou s’engageaient à mettre en œuvre les doctrines de ces dits penseurs, comme leur système politique et idéologie de développement de leurs pays. Ces derniers se présentaient et se réclamaient à l’époque, comme leurs disciples. Ainsi, ces hommes et femmes s’identifiaient et s’attachaient fidèlement à l’une ou l’autre de ces idéologies ou doctrines politiques. D’antan, de tels hommes politiques prenaient bien le soin de s’imprégner parfaitement de ces doctrines et leurs théories politiques aux fins de leur application correcte sur le terrain et dans les règles de l’art. Une telle démarche, méthodique, logique et pleine de sens, est tout le contraire de la pratique, qui se fait actuellement, dans notre pays et en Afrique globalement. La politique, en principe, était d’antan portée et pratiquée par des hommes et des femmes de grande valeur, de générosité, de capacité et abnégation. Ils étaient exemplaires dans leur comportement en milieu social et vis-à-vis de la sauvegarde du patrimoine commun, à toute la nation. Généralement, ces gens-là faisaient don de leur personne pour servir de leur peuple, sans aucune contrepartie matérielle de quelque forme ou nature que ce soit. En effet, pour ces derniers, seule la satisfaction morale, d’avoir bien servi leurs concitoyens, durant leur mandat et contrat, importait pour eux et, en plus, de mériter la confiance que le peuple avait placée en eux. Ainsi, pour ces hommes et femmes politiques de l’époque, l’honneur passait toujours avant l’argent. Car, comme disait l’autre : « Le poids de l’argent défigure la morale » En outre, ils ne s’enrichissaient jamais par l’entremise de leur fonction administrative ou politique qu’ils exerçaient au nom de la société, car leur honneur et haut degré de patriotisme et d’éthique, le leur interdisait, absolument. Somme toute, c’est un tel espace politique de qualité et d’environnement sain et propice à l’exercice de la politique, la démocratie et le développement harmonieux, que notre pays doit, inlassablement, rechercher à tout prix, et trouver dans les meilleurs délais. Un tel chalenge ou pari exige, c’est évident, une de haute portée patriotique. Ainsi, il ne peut être réalisé effectivement, qu’avec un nouveau type de citoyen malien, qui est bien conscient de son devoir, ses droits et responsabilités, il doit également, être porteur d’une valeur et conscience de patriotisme incontestable. Au demeurant, au Mali, il nous faudrait dorénavant, instaurer impérativement, un autre système politique, plus démocratique, plus cohérent, plus humaniste et qui serait en phase avec l’évolution actuelle, à tout point de vue, des sociétés humaines modernes. En conséquence, nous avons alors, l’obligation de faire autrement, la politique. A savoir de nous doter d’un système politique humaniste, respectant les droits et libertés démocratiques des citoyens, c’est-à-dire celui dans lequel l’Homme politique, comme décrit plus haut, sera un acteur essentiel pour une pratique politique acceptable et consensuelle, et système dans lequel aussi, seule la confrontation démocratique des bonnes idées créatrices, pour développer et sortir notre pays de son enlisement cinquantenaire, prévaudrait. Un tel système renverserait la donne et relèguerait, à l’arrière-plan et de manière définitive, le rôle nuisible de l’argent dans la politique. Contrairement, au rôle central ou primordial qu’il y joue en ce moment. Autrement dit, il nous faudrait procéder au nettoyage des écuries d’Augias, en faisant une véritable moralisation de la vie publique dans notre pays. Une action, synonyme d’une révolution culturelle, afin de nous débarrasser de certaines tares et mœurs, des contre valeurs nocives à notre société. En général et dans la bonne tradition des sociétés humaines, l’homme ou la femme politique, en principe, était un volontaire et bénévole, qui s’engageait fermement et se mettait résolument au service de ses concitoyens afin de les servir, noblement, et non de se servir soi-même. Aujourd’hui, certes, la proclamation de ce principe, combien noble, demeure encore théoriquement, pour certains candidats. Mais en réalité, leur pratique, une fois élus et bien installés confortablement au pouvoir, est tout autre. C’est un état de fait bien triste et regrettable, qui est, cependant, bien en cours chez nous. En somme, on dirait que, c’est une bourrasque d’amnésie qui traverse, à chaque fois, certains politiciens pouvoiristes, au point qu’ils oublient, dès leur accession au pouvoir, tout, et remettent tout en cause.