L’ADEMA présentera-t-elle un candidat aux prochaines élections présidentielles ? Cette question simple en apparence prend l’allure d’un vrai défi dans la ruche. A quelques mois de la tenue des élections présidentielles, les violons sont loin de s’accorder et les divergences au sein de la famille des abeilles s’étalent au grand jour. Tandis que Kalifa Sanogo, Dramane Dembélé et Moustapha Dicko, trois cadres du parti, affichent leur détermination à aller à la conquête de Koulouba (du moins un parti comme tel de se faire respecter par un tenant de pouvoir), mais la probabilité d’une candidature de l’ancien président Dioncounda Traoré baigne dans un floue artistique dont seule l’ADEMA a le monopole. Fidèle à sa tradition d’accompagnateur, les manœuvres au sein de cette formation au passé glorieux, ne vise qu’à détourner l’attention des militants et sympathisants de sa volonté de prolonger le bail avec l’actuel locateur de Koulouba.
Après sa gestion de 10 ans, l’ADEMA a trouvé sa vocation dans l’accompagnement en mettant aux placards « idéologie et ambitions » pour le Mali. Elle accompagne ! Malgré le cri de cœur des militants et la mise en garde de certains de ses cadres, les barons de la ruche n’envisagent pour le moins du monde un changement de stratégie. Il ne serait pas exagéré de dire que l’ADEMA renonce à conquérir le pouvoir suprême sans raison valable à part le plaisir d’être à l’ombre de celui qui accède au pouvoir afin d’éviter un jour, le devoir de rendre compte au peuple.
Après ses 10 ans de gestion, l’ADEMA s’est installé dans une logique de domination de l’appareil d’Etat à partir de l’hémicycle et par le nombre des élus locaux. Cette volonté qui contraste avec l’envergure et le poids du parti n’a pas échappé à Kalifa Sanogo ainsi qu’à d’autres cadres fidèles à l’esprit des fondateurs de la ruche. Convaincu de la nécessité de conquérir le pouvoir afin de réaliser ses projets et ambitions pour le pays, le maire de Sikasso n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer les manœuvres visant à priver le parti d’une candidature interne et de réaffirmer sa volonté de se présenter à l’élection présidentielle avec ou sans l’aval du parti. La perspective d’un nouveau déchirement de l’ADEMA se précise au fur à mesure que l’on s’approche de la date des échéances, la question est de savoir quel apport pour faire une formation émiettée dans une alliance. A méditer pour les futurs partenaires de l’abeille !